28 avril 2024, 16:51

INNER

"Vermillion"

Album : Vermillion

La (trop) discrète, mais néanmoins en pleine essor, scène deathcore française compte un petit nouveau en son sein. Le tout jeune duo francilien INNER a sorti début avril son premier EP, « Vermillion », et signe un projet à la fois très abouti et très prometteur qui devrait ravir les amateurs de la nouvelle vague deathcore/metalcore. Si comme moi, vous vibrez sur du deathcore un peu groovy et dissonant, que vous avez des frissons en écoutant DARKO US (j’ai des goûts très particuliers) et que vous aimez des groupes français comme TEN56, vous êtes au bon endroit. Laissez-moi donc vous embarquer dans l’univers écarlate de INNER et ce premier EP, « Vermillion ».

Le duo derrière INNER n’en est pas à son premier coup d’essai dans la scène core française. Le groupe voit le jour en région parisienne en 2023, un projet créé au départ par Tristan, qui a déjà été bassiste dans une autre formation de metalcore. A la manière d’un Josh Miller (DARKO US), c’est à lui que l’on doit l’ensemble des compositions instrumentales de INNER. Jouant la guitare et la basse et composant la batterie et les mélodies, il sort une première version instrumentale de son EP, accompagnée d’un clip pour le morceau "Brainjail", un playthrough réalisé par GF5 Clip. Il lui manque désormais une voix et après quelques mois de recherches, il est rejoint par Alexandre, également chanteur au sein du groupe de metalcore ACROSS THE DIVIDE. Il se charge d’écrire les paroles et de proposer un scream très core. Le duo fonctionne plutôt bien, avec un premier single "Bitter", rapidement suivi de l’EP « Vermillion », reprenant l’ensemble des instrumentaux précédents, mixés et masterisés par Benjamin Verdier.

« Vermillion » est un EP court mais extrêmement efficace, 4 morceaux très cohérents qui permettent de saisir tout le potentiel du groupe et laisse tout juste le temps de plonger dans une atmosphère dissonante et tourmentée. J’aime beaucoup la direction artistique et comme je suis généralement attachée aux visuels des albums et EP que je chronique, j’ai vraiment adhéré au choix du monochrome de rouge, l’assemblage d’images abstraites et dérangeantes, la typographie core, etc... L’ensemble très moderne et contrasté me rappelle certains visuels de DEALER ou REFLECTIONS, épurés, un peu froids et très sombres. Dans un souci de cohérence évident, l’ensemble des visuels du groupe reprend la tonalité de rouge, y compris les photos promotionnelles des deux musiciens, des visuels qui, je trouve, mettent plutôt bien en image la musique.

L’EP commence avec "Bitter", un morceau dont j’ai apprécié en particulier la mélodie et l’ambiance très torturée. Une ambiance d’ailleurs très bien illustrée par les paroles, une spirale de pensées sombres, le sentiment de sombrer dans la folie. Le morceau suivant "Discordance" porte très bien son nom, c’est une ode à la dissonance et sa rythmique et sa construction vont vous retourner le cerveau. Il alterne passages violents et pauses à la mélodique inquiétante. Ma préférée est la suivante, "Brainjail", sur laquelle j’avais déjà accroché sur l’EP instrumental. C’est aussi celle dont j’ai le plus aimé le travail du chant d’Alexandre, le scream y est vraiment pour moi le plus intéressant. Les paroles expriment également un sentiment très combatif et colérique qui me parle beaucoup. J’ai aussi beaucoup aimé la rythmique très groovy et son break de fin.

L’EP se clôture avec "Vision", illustré d'un clip réalisé par GF5 Clip. La vidéo très sobre dans une ambiance industrielle reprend les tonalités de rouge et illustre efficacement le projet. Ce sont par contre les paroles de ce titre qui m’ont le plus parlé. Toujours très sombres, elles abordent le doute, le manque de confiance en soi, la peur de ne pas exister en dehors du regard des autres. L’instrumentale ne laisse aucun répit et la mélodie lancinante provoque un sentiment d’urgence. Le morceau se termine sur un break particulièrement lourd qui referme également l’EP en beauté. De manière générale, les paroles sont assez sombres et collent bien avec l’ambiance du mini-album. Il y a une vraie cohérence dans le projet qui fait dire que les deux se sont plutôt bien trouvés.

« Vermillion » c’est un premier EP réussi pour INNER et la preuve d’un gros potentiel. Ils sont le produit de ce que les vagues les plus récentes du deathcore et du metalcore modernes produisent aujourd’hui, et c’est un plaisir de voir de jolis projets comme celui-ci dans la scène française. Brutal, moderne, original, dissonant, technique, cohérent et construit à tous les niveaux. C’est un potentiel qu’on leur souhaite d’exploiter, d’une part avec de prochains EPs ou un album... mais aussi sur scène. Oui les garçons, on veut vous voir sur scène ! C’est aussi le deathcore que j’ai envie d’entendre et je vous encourage à aller les écouter et les soutenir. Ils commencent tout juste et ils vous réservent de jolies choses pour la suite à n’en pas douter.

Blogger : Amandine Moonbaast
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