Se retrouver avec un album de THE RODS entre les mains, c’est comme faire un bon dans le passé tout en gardant les pieds bien ancrés dans le présent. Vous qui avez côtoyé la première moitié des années 80, peut-être avez-vous même croisé sa route en vous rendant à un concert de JUDAS PRIEST, Ozzy Osbourne, IRON MAIDEN, pour ne citer qu’eux. Avec des groupes contemporains comme ANVIL et RAVEN, THE RODS fait partie intégrante de ce qui est communément reconnu aujourd'hui comme "l'âge d'or" du heavy metal. Par conséquent, il n’est en rien un groupe parmi tant d’autres. Bien que ce trio ne soit pas devenu un monstre incontournable, il a su se faire un nom qui a marqué les esprits de toute une génération.
Au sein de ce trio que certains ont surnommé à l’époque le MOTÖRHEAD américain, on retrouve David "Rock" Feinstein à la guitare et au chant et son acolyte Carl Canedy à la batterie. Tous deux sont à l’origine de la formation en 1980 et représentent sa colonne vertébrale à laquelle sont venus se greffer bon nombre de bassistes dont le dernier en date est Freddy Villano (QUIET RIOT, WIDOWMAKER). A l’écoute de l’album, il apparaît rapidement que Villano n’est pas simplement venu apposer son nom, mais bien imposer son jeu de basse comme une composante incontournable des compositions de ce dixième album qui marque les 45 ans d'existence de THE RODS, tout en étant le quatrième, depuis sa reformation en 2008.
D’entrer "Now And Forever" saisit l’auditeur à la gorge avec son riff puissant et rapide qui rappelle superbement l’esprit speed metal du début des années 80. La partie de clavier, qui accompagne ce titre lui confère son côté vintage, se marie parfaitement à l’ensemble. Bien que "Wolves At The Door" soit plus mélodique, les musiciens sont affamés et ne sont pas près de vous laisser passer à autre chose. Surtout pas avec l’excellente ligne de basse et le solo de guitare proposés par ce deuxième titre. La basse, c’est celle aussi qui dirige cet épique "Cry Out Loud" qui n’est pas sans rappeler les grandes heures du groupe DIO dont Feinstein n’est autre que le cousin de son regretté chanteur leader, Ronnie James Dio.
Révélé il y a maintenant deux mois pour annoncer sa signature avec Massacre Records, il est difficile qu’après avoir survécu aux précédents titres, vous ne soyez pas pris au piège d’une forme de syndrome de Stockholm et ne soyez plus enclin à vouloir quitter la cage aux loups dans les plus bref délais. Avec le mid-tempo de "Can’t Slow Down", c’est un joli clin d'œil à LED ZEPPELIN qui, en y recyclant un riff, réussit à proposer une chanson efficace. Plus rythmé, "Metal Highways" vous emmènera sur les autoroutes du heavy metal et dans l'ivresse de la vitesse, vous chanterez le refrain. "Hell Or High Water" est une sorte d’hymne qui caractérise la nature du groupe et qui sera l’occasion en live pour le public de reprendre en chœur le refrain "Hell Or High Water". Avec "Play It Loud" et "Shockwave", nous retrouvons les deux singles parus dans la foulée de la chanson-titre et qui confirmaient que cet album pourrait bien s’imposer comme un incontournable. A noter qu’avec la partie de batterie de "Shockwave", le trio fait honneur à son surnom de MOTÖRHEAD américain. En terminant avec "Hearts Of Steel", THE RODS démontre que si sa musique puise son inspiration au cœur du heavy metal, il ne manque pas de générosité.
Ce « Rattle The Cage » se révèle heavy, sombre et judicieux. Cette signature avec Massacre Records et la collaboration de Chris Collier à la production et au mixage est de toute évidence le ticket gagnant de ce début d’année.