18 octobre 2023, 18:31

IRON MAIDEN

"A Real Dead One" (1993 - Rétro-Chronique)

Album : A Real Dead One

Nous sommes (déjà) en 2023 et cet album fête ses... 30 ans !

Intéressant de faire le lien entre le fait que cet album live soit sorti il y a trois décennies de cela, nous faisant prendre conscience que le temps passe inexorablement sans que l’on ne s’en rende vraiment compte (ne me remerciez pas) et que ce même disque ait alors été l’occasion pour IRON MAIDEN de célébrer le temps passé en ce qui les concerne. Une façon comme une autre de regarder dans le rétro leur déjà féconde discographie, une période dite des golden years bien loin d’avoir été « wasted », consacrée telle la meilleure par beaucoup et à raison. Le 18 octobre 1993, soit moins de six mois après la parution de « A Real Live One », arrivait le deuxième volume d’un diptyque live, témoignage de deux tournées, « Fear Of The Dark Tour 1992 » et celle des adieux provisoires du chanteur, « A Real Live Tour », au printemps 1993. Lorsque parut l’album, cela faisait déjà près de deux mois que le groupe avait donné son dernier concert avec le démissionnaire Bruce Dickinson, le 18 août précisément aux Pinewood Studios, ceux-là même où l’on trouve l’immense 007 Stage, plateau où certaines scènes des films de la saga James Bond sont tournées. Climat délétère, pour ne pas dire hostile, l’ambiance n’était pour le moins pas au beau fixe pendant ce périple printanier même si le quintet n’en laissa - la plupart du temps - rien paraître sur scène et, de fait, dans le rendu des morceaux sélectionnés pour ce disque. Un coup de chance pour la conception de ce live car, hormis des dates savamment choisies pour des raisons de retransmissions radiophoniques ou télévisuelles où l’on ne décelait rien de tout cela, Bruce ne fit parfois aucun effort lors d’autres concerts pour s’appliquer et sabota purement et simplement certaines soirées, chantant avec un je-m’en-foutisme indigne de lui et avec un manque de respect pour les fans venus lui dire au revoir. L’écoute de certains enregistrements bootlegs suffit à s’en rendre compte. Pardonnez cette franchise mais vous savez ce que l’on dit, qui aime bien châtie bien...

Douze morceaux constituent « A Real Dead One » dont huit ont été extraits de la tournée d’adieu ayant eu lieu de mars à juin 1993. Et sur ces derniers, on en dénombre la moitié tirée des deux premiers albums, « Iron Maiden » et « Killers », et donc chantée à l’origine par Paul Di’Anno. Logique me direz-vous, ce second volume s’appuyant surtout sur les premiers disques. Alors certes, si on compile les douze chansons de « A Real Dead One » et les onze de « A Real Live One », Mr. « Air Raid Siren » se veut majoritaire à l’arrivée mais quand même, on ne peut s’empêcher de penser que pour ce dernier témoignage en concert de sa présence au sein d’IRON MAIDEN, il se fasse éclipser par Di’Anno. Il me semble a posteriori qu’il aurait été plus judicieux de les sortir à l’envers, « A Real Dead One » en premier puis « A Real Live One » et garder ainsi une cohérence chronologique (de 1980 à 1992). Une mise en avant de l’ère Di’Anno qui ne posera cependant aucun problème en 2005 pour la tournée « The Early Days Tour » au vu de la thématique portant sur les quatre premiers albums seulement, dont deux chantés par The Beast, le surnom de Paul. Mais c’était un autre cas de figure. Il est d’ailleurs pertinent – presque curieux je dirais – de constater ici que l’on prend plus de plaisir en écoutant "Prowler" (plus jouée depuis 82), "Sanctuary" et "Remember Tomorrow" que les habituelles "The Trooper", "The Number Of The Beast", "Hallowed Be Thy Name" ou bien "Run To The Hills". Dans cette avalanche de classiques, on penchera plus vers "Where Eagles Dare", extrait de « Piece Of Mind » (1983) récemment remis à l’honneur pour la tournée « Legacy Of The Beast 2018-2019 » ou l’instrumentale "Transylvania" que l’on n’avait plus entendue non plus depuis 1982.

Inconvénient : comme pour le premier volume, ce live souffre du fait d’être un patchwork de titres piochés ci et là et fondus ensemble par le biais du mixage avec des ajouts de clameurs de la foule, créant ainsi l’illusion d’une unité de lieu. On arguera que c’est un moindre mal, d’autres groupes par le passé ne s’étant pas encombrés de tant de considération en usant du même procédé sans toutefois en avertir les auditeurs et en leur faisant croire qu’il s’agissait d’un seul concert (quand ce n’est pas en augmentant le volume du public pour transposer le show de la MJC de Meudon au Stade de France ou afin de faire passer pour live un enregistrement fait en studio. Ne vous marrez pas, on a des noms. Avantage : l’occasion de réviser sa géographie en égrenant les noms de diverses villes telles Neuchâtel, Copenhague, Essen, Helsinki ou Paris. La capitale française, tiens parlons-en pour le morceau "2 Minutes To Midnight", crédité sur les notes du livret comme ayant été joué à l’Elysée-Montmartre le 10 avril 1993 alors que dans les faits, il n’en fut rien car il ne faisait tout simplement pas partie de la setlist. Il est en vérité tiré du concert donné à la Grande Halle de la Villette le 5 septembre 1992 lors du « Fear Of The Dark Tour ». Il est bien dommage de relever une telle coquille car un petit extrait de ce concert dans la mythique salle bicentenaire du boulevard Rochechouart qu’ils n’ont investi qu’une seule fois dans toute leur carrière n’aurait pas été de refus. Un concert dont les places limitées au vu de la capacité d’accueil (un bon millier de spectateurs environ) avaient fait l’objet d’une ruée, accordées uniquement aux premiers fans se présentant le jour-même au guichet de la salle et à la condition expresse d’être vêtus d’un t-shirt à l’effigie du groupe.

Petit coup de mou dans les charts, passant en Angleterre de la troisième place pour « A Real Live One » à la douzième, la meilleure pour le coup tous pays confondus, nul besoin alors d’être savant pour comprendre qu’il ne s’en est pas vendu des containers. Décliné en vinyle, CD, cassette, on notera avec malice qu’il bénéficiera d’un single, "Hallowed Be Thy Name" en version live avec un visuel où l’on aperçoit un Eddie « endiablé » en train d’embrocher… Bruce Dickinson, celui-ci grillant dans les flammes de l’Enfer façon marshmallow. Impossible alors de ne pas faire le rapprochement avec la version de la pochette vénézuélienne de l’EP « Maiden Japan » paru dans ce pays en 1987 où l’on voyait Eddie brandir la tête de Paul Di’Anno fraîchement décapitée avec son sabre de samouraï. De son côté, Blaze Bayley lui, s’estime encore heureux à ce jour de n’avoir eu à subir pareil traitement lors de son limogeage. Mais revenons-en à nos moutons. Le single parut en CD quatre titres, vinyle 7" rouge avec pochette poster et vinyle picture disc 12". Le CD single a comme avantage de renfermer quatre titres dont deux, "Wasted Years" et "Wrathchild", également enregistrés sur les deux tournées précitées mais ne figurant pas sur les deux volumes « A Real Live One » et « A Real Dead One ». Et si Steve Harris avança comme argument de vente dans la presse qu’il s’agissait des premiers enregistrements live depuis « Live After Death », on relèvera que c’était en partie faux avec la parution en 1989 de la VHS « Maiden England » (rééditée en 1994 avec en sus le format audio sur CD puis en 2013 en vinyle, CD et DVD sous le nom « Maiden England ’88 » proposant cette fois l’intégralité du concert).

Et selon l’adage « jamais deux sans trois » arriva le 8 novembre « Live At Donington », un double album enregistré lors du second passage en tête d’affiche d’IRON MAIDEN au festival Monsters Of Rock le 22 août 1992. Ou comment capitaliser (le terme est ici parfaitement adapté) sur la ferveur des fans dévoués achetant tout ce qui a trait au groupe. Et je m’inclus dedans, que personne n’y voit une quelconque critique à l’encontre de certains. Coup de chance, la prestation était incroyable (avec la présence exceptionnelle d’Adrian Smith en invité spécial sur le titre "Running Free", préfigurant ainsi la formation à six qui prendrait vie en 1999), témoignage live bien plus convaincant que les deux volumes « à la Frankenstein » constitués de chansons captées à travers l’Europe et la Russie. « It’s alive, ALIVE ! » qu’y disait l’autre. Mais ceci est une autre histoire sur laquelle nous reviendrons en temps voulu. To be continued…

Si vous souhaitiez faire un petit tour d’horizon de l’ensemble des – nombreux – albums live sortis par IRON MAIDEN, n’hésitez pas à cliquer sur le titre de l’article suivant « Live after live... »

Rétro-Chroniques d’IRON MAIDEN déjà parues :
« Iron Maiden »
« Killers »
« Piece Of Mind »
« Somewhere In Time »
« Seventh Son Of A Seventh Son »
« No Prayer For The Dying »
« Fear Of The Dark »
« A Real Live One »
« Brave New World »
« Rock In Rio »
« Dance Of Death »

Sources :
The Iron Maiden Commentary
Wikipedia

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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