13 avril 2019, 6:04

IRON MAIDEN

• Please Professor Maiden, teach me! (Part 13)


 

Si nombre de formations (la plupart même) inventent leurs textes de toutes pièces, IRON MAIDEN a depuis le départ choisi la littérature, le cinéma ou encore l’Histoire comme points d’ancrage des paroles de la plupart de ses chansons. C’est ce postulat qui fait qu’aujourd’hui, vous allez pouvoir combler éventuellement quelques lacunes et, comme cela a été le cas pour moi, apprendre quelques "trucs" qui vous feront à coup sûr briller en société ! Un album à la fois, dans l’ordre chronologique de leur sortie dans la discographie du groupe.

Un grand merci à Laurence Faure et l’aide précieuse qu’elle m’a apportée à l’élaboration de cet article.
 

« Dance Of Death » (2003)

Internet connaissant alors un essor mondial, IRON MAIDEN joue un titre en concert, ''Wildest Dreams'' lors d’une tournée best-of au printemps 2003, et à chaque concert, Bruce Dickinson dit au public qu’ils peuvent l’enregistrer, le charger sur la Toile et le diffuser au plus grand nombre et précise que ceci ne fera pas fléchir le nombre de ventes physiques de leur album à venir, du moins tant que les fans iraient l’acheter.

« If you have your tape recorder or MP3 recorder or what not with you, as long as you buy the album in September, we don't give a fuck! You do whatever the hell you want with this song, post it on the internet, we simply don't care. ».

« Si vous avez un enregistreur ou quoi que ce soit dans le genre, tant que vous achetez l’album en septembre, on n’en a rien à foutre ! Faites donc ce que vous voulez avec cette chanson, mettez la sur internet, on en a tout simplement rien à faire. ».

Rajoutant même une fois : « We’re not like METALLICA » (« Nous ne sommes pas comme METALLICA ») en référence à la bataille livrée en 2000 contre Napster. Si vous n’avez jamais entendu parler de cette histoire, allez sur Internet vous renseigner, vous ne serez pas déçu de ce que vous trouverez à ce propos. Une phrase à replacer dans le contexte temporel de 2003, alors que l’on est encore bien loin des chiffres de téléchargement (illégal s’entend) que l’on connaît aujourd’hui et que le chanteur ne s’aviserait certainement pas de sortir de nos jours, ou du moins en minimisant son discours par rapport à l’impact d’une telle diffusion « pirate ». Le numérique est aussi à l’honneur avec une illustration pour la pochette signée Dave Patchett (bien que non crédité) et créée sur ordinateur. Un choix qui n’a pas manqué de diviser les fans à sa découverte. Bref, IRON MAIDEN est fully connected ! (trad : entièrement connecté !).

Et si Dave Patchett n’est pas crédité, son illustration est un patchwork de clichés pris par Simon Fowler dont le travail est inclus dans le livret CD et les pochettes intérieures du vinyle (les photos des membres du groupe) et dont vous pouvez voir ci-dessous les modèles ayant servi à élaborer l’illustration de la pochette. Merci à Chris Garrel pour sa contribution.


Cliché original de Simon Fowler
 


Modèles ayant servi à l’élaboration du patchwork pour l’illustration de l’album


  



  


''Montségur''

« At the gates and the walls of Montsegur  / Blood on the stones of the citadel »

« Aux portes et sur les murs de Montségur / Du sang sur les pierres de la citadelle »

Tel est le refrain de ce morceau évoquant le château de Montségur construit en 1206 et situé en pays Cathare dans l’Ariège. Après vingt ans de violents combats, la croisade contre l'hérésie cathare avait abouti en 1229 à la soumission du Comte de Toulouse. Mais les exactions des Croisés venus du Nord suscitent la rébellion de nombreux chevaliers du Midi, les faidits. Ces seigneurs dépossédés par les croisés entrent en résistance au côté des hérétiques cathares. « Bonshommes et faidits » trouvent refuge auprès de forteresses comme Montségur, dont le seigneur est acquis à leur cause. Sur un piton rocheux au milieu des forêts de l'actuel département de l'Ariège, la forteresse héberge une centaine d'hommes d'armes (des faidits) et leurs familles, ainsi que le seigneur du lieu, Raymond de Pareille. A l'extérieur, au pied des murailles, s'est constitué un véritable village cathare de 600 habitants avec son évêque, ses diacres et ses fidèles.

Le roi de France, qui n'est autre que Louis IX (plus tard Saint Louis), n'a aucune envie d'user son armée dans la conquête de Montségur. Chacun s'accommode donc du statu quo... jusqu'à un jour de mai 1242 où les chevaliers de Montségur apprennent que les inquisiteurs de la région ont fait halte dans un village voisin pour y passer la nuit. Une trentaine d'entre eux se ruent sur le village d'Avignonet, près de Castelnaudary, et massacrent les onze inquisiteurs dont leur chef, le tristement célèbre Guillaume Arnaud. Le Pape exige aussitôt qu'il soit mis fin à l'impunité de Montségur. S'ouvre le dernier acte de la croisade des Albigeois.

Le roi de France envoie à Montségur une armée de 4 000 hommes sous le commandement du sénéchal Hugues des Arcis. Après plusieurs mois d'un vain siège, le sénéchal choisit d'attaquer la citadelle à l'endroit le plus difficile d'accès... et donc le moins défendu. Le seigneur du château décide d'entamer les négociations et se voit accorder :

– la liberté pour tous les défenseurs catholiques,
– la vie sauve pour les hérétiques qui se convertiront sincèrement,
– pas de pillage,
– un délai de deux semaines avant la mise en œuvre des précédentes conditions.

Mais plus de 200 cathares, hommes et femmes, refusent de renier leur foi (leur nombre exact demeure inconnu). Ils seront alors menés vers un bûcher géant aménagé au pied de la forteresse, en un lieu aujourd'hui connu sous le nom de « Prats dels Crémats » (« Champ des Brûlés »).
 


 


 


''Dance of Death''

Ce long et théâtral morceau s’est inspiré d’un film réalisé par le Suédois Ingmar Bergman en 1957, Le Septième Sceau, avec dans le rôle principal l’acteur Max Von Sydow qui passera à la postérité plus tard en interprétant le rôle du Père Lankester Merrin dans le cultissime long métrage de William Friedkin, L’Exorciste. Le film de Bergman se situe au XIVe siècle où un chevalier et son écuyer, après dix ans passés aux croisades, sont de retour en Suède où une épidémie de peste fait rage. Sur une plage déserte le chevalier rencontre la Mort et lui propose une partie d'échecs afin de retarder l'échéance, le temps de trouver des réponses à ses problèmes métaphysiques : Dieu existe-il ? La vie a-t-elle un sens ? L'épidémie de peste est-elle celle dont parle l'Apocalypse ? Tandis que l'écuyer professe l'idée de néant, le chevalier refuse de le croire. Chemin faisant ils se lient à une jeune famille de baladins cheminant au cœur du pays tourmenté. À leur contact, le chevalier redécouvre le bonheur insouciant des âmes pures et les plaisirs simples de la vie, qu'il dit avoir oubliés depuis son départ en croisade. Le chevalier est fait échec et mat, son sursis est terminé. Avec son écuyer et quelques compagnons de rencontre, il rentre au château qu'il avait quitté dix ans auparavant. Mais la Mort frappe à la porte et les entraîne dans une fantastique danse macabre (dance of death) où seuls sont épargnés les baladins.

Un chef d’œuvre absolu du cinéma dont la poésie qui s’en dégage et le traitement en noir et blanc lui confèrent une mélancolie et un questionnement chez le spectateur. Vous ne l’avez jamais vu ? Rattrapez cette erreur, fan d’IRON MAIDEN que vous êtes ! Pour vous en donner l’envie, voici un extrait de la partie d’échecs entre le chevalier et la Mort.
 


 


''Paschendale''

Petit chef d’œuvre signé Adrian Smith et Steve Harris et puissant hommage à cette bataille appelée également troisième bataille d’Ypres. Elle eut lieu entre le 31 juillet et le 6 novembre 1917 à Passendale (ou Passchendaele selon la prononciation et l’origine) en Flandre Occidentale pendant la Première Guerre mondiale et opposa l'armée britannique, l'armée canadienne et des renforts de l'armée française, à l'armée allemande. Pour l'armée française, cette bataille est dénommée deuxième bataille des Flandres. Elle a finalement permis de soulager la pression sur l’armée française et le saillant d'Ypres a été enfoncé de 8 kilomètres. Mais les pertes (morts, blessés et disparus) s'élevèrent à environ 8 500 Français, 4 000 Canadiens, 250 000 Britanniques, dont au moins 40 000 disparus, le plus souvent noyés dans la boue, et 260 000 Allemands soit un total de plus de 560 000 morts en à peine plus de trois mois. La guerre dans toute son horreur…
 


 


 

Le thème de la tournée emprunte lui aussi au 7ème art, étant celui du film Vidocq réalisé en 2001 par Pitof avec dans le rôle-titre Gérard « Hein, vieux ! » Depardieu ou encore Guillaume Canet et où l’on suit les aventures d’un jeune journaliste reprenant la dernière enquête inachevée du célèbre policier suite à sa mort. Intitulé ''Declaration'', il est l’œuvre du compositeur Chris Payne.
 


Et pour clore ce treizième chapitre, la vidéo de ''Paschendale'' tirée du live « Death On The Road » paru en 2005 et filmée à Dortmund le 24 novembre 2003.
 


« Iron Maiden » (1980)
« Killers » (1981)
« The Number Of The Beast » (1982)
« Piece Of Mind » (1983)
« Powerslave » (1984)
« Somewhere In Time » (1986)
« Seventh Son Of A Seventh Son » (1988)
« No Prayer For The Dying » (1990)
« Fear Of The Dark » (1992)
« The X Factor » (1995)
« Virtual XI » (1998)
« Brave New World » (2000)

 

Photos – Source : Wikipedia Creative Commons

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK