29 juillet 2018, 6:50

MOLYBARON

• "Molybaron"

Album : Molybaron

« Il n’est point de hasard » disait Voltaire, et parfois, lorsqu’on s’y attend le moins, la vie nous réserve de belles surprises, surtout quand une rencontre franchement improbable dans un lieu encore plus improbable m’a permis de mettre la main sur ce joyau qu’est le premier album éponyme de MOLYBARON. Ok, je vous le concède, ce n’est pas une nouveauté puisque paru en mars 2017, mais il mérite amplement que l’on en parle et reparle.

Formé en 2014 par Gareth (Gary) Kelly (chant et guitares), Steven Andre (guitares) et Sébastien de Saint-Angel (basse) puis rejoint par Raphaël Bouglon (batterie) après l’enregistrement de l’album (les parties de batterie sont assurées sur le CD par Chris Brush), le groupe a définitivement réussi à créer son propre univers aux ambiances énergiques et sombres à la fois. En témoignent  "The Apocalypse Show", "Only When Darkness Falls", "Sleep Leaves This Place" où le chant de Gary, délicieusement torturé, fait merveille. Fort heureusement pour nos oreilles, il a décidé de prendre le chant, après avoir désespérément cherché un chanteur digne de ce nom. Bien lui en a pris, car non content d’avoir un accent parfait (Gary est irlandais), il dégage une sensibilité incroyable avec sa voix chaude et profonde, légèrement rauque et pleine d’émotions. La musique n’est pas en reste avec des compositions originales et inspirées  On est pris aux tripes d’entrée de jeu avec des guitares incisives et un son de basse énorme (l’intro de "Dance (Addicted To The Disco)" est purement jouissive !).
"Fear Is Better Business Than Love", suivi de  "Moly", le premier single, nous en mettent d’emblée plein la gueule, tant ça bourrine fort. Pas de répit avec "Let’s Die Together" qui continue sur la même lancée. « They will follow » nous dit Gary, et il a bien raison : on suit, les yeux fermés mais les esgourdes grandes ouvertes. La fin de "Incognito" est toute taillée pour des headbangings de folie. "Sleep Leaves This Place" est la seule de l'album à être légèrement plus soft, quant à son rythme, mais quelle force se dégage de cette chanson !! On en aurait facilement les larmes aux yeux, tant la justesse des émotions que nous transmet Gary fait mouche. "On The Other Side" et son rythme de basse saccadé ferait presque penser à RATM ou aux RED HOT CHILI PEPPERS. "Mother" qui clôt l’album laisse pointer une douce mélancolie avec sa petite mélodie d’intro reprise à la fin, mais ne vous y fiez point, elle est empreinte d’une belle puissance musicale et émotionnelle et termine en beauté ce premier CD.  

Le son est absolument parfait, fort et clair, permettant d’entendre toutes les subtilités des différentes atmosphères. Les influences des musiciens, digérées depuis longtemps, se rejoignent, se recoupent et s’accouplent à merveille. Mais MOLYBARON est bien plus qu’un mélange de style, car leur son a été peaufiné, travaillé, ciselé dans les moindres détails. Des ambiances heavy, speed, prog', fusion, blues, rock, sont ici présentes et on se laisse porter par cet album qui recèle dix titres comme autant de pépites d’or, où rien - absolument rien - n’est à jeter.

L'aspect graphique du CD est également magnifique, montrant un homme seul  devant sa télévision, comme arraché, aspiré de son fauteuil par la gigantesque planète, ressemblant étrangement à un œil, qui domine le désert de sa vie. Doit-on préciser que Gary est designer graphique ? C’est donc tout naturellement qu’il a conçu la pochette de l’album, afin de coller au plus près à l’univers musical qu’il a créé et c’est là encore, une belle réussite. L’auditeur est lui aussi aspiré dans ce monde légèrement sombre mais pourtant hargneux à souhait, forcé de s’interroger sur la vie, le suicide, la solitude, l’amour et la mort, tous ces thèmes qui animent l’album. En concert, le groupe est extraordinairement précis et juste, d’une puissance à tomber ; ne les ratez surtout pas s’ils passent près de chez vous.
MOLYBARON est un groupe très prometteur qui a des choses à dire et qui les dit tellement bien... Alors sachez les écouter !

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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