15 novembre 2014, 0:11

DEPARTMENT OF CORRECTION : Florian Chrétien

DEPARTMENT OF CORRECTION, groupe de grindcore parisien, était de passage à NYC lors de sa deuxième tournée américaine. Ce soir-là il jouait pour la première fois au fameux Saint Vitus Bar de Brooklyn. Florian Chrétien (guitares) revient sur la carrière du groupe et nous parle de sa rencontre avec le promoteur Vinny Bochicchio de Signature Riff. 
 

Est-ce que tu peux résumer la vie du groupe ?
DEPARTMENT OF CORRECTION est né en 2008 à Paris. Le véritable grand départ du groupe a été la sortie de notre premier EP en 2011, "L'école du Goût", synthèse de nos recherches en matière de composition. Nous voulions créer un "Grindcore de Qualité" (ce terme est avant tout une blague, une sorte de "label rouge", de fin du fin de chez Leader Price). En réalité, un grindcore accessible et audible par un public large. Une humanisation de l'agressivité musicale pour en augmenter son impact. Les influences de départ, et encore aujourd'hui, sont principalement le rock, la pop des 90's et la musique classique, sur fond de blast, d'éructations schyzophréniques et de tempos ultra rapides. Bien sûr quelques ténors du grindcore et du metal nous influencent, mais nous tenons à mettre une patte toujours très personnelle à ce que nous composons.

Il nous a fallu 2 ans environ pour sélectionner une dizaine de minutes de musique et les enregistrer sur CD, puis tout s'est enchaîné très vite. Ce premier EP nous a permis de faire notre première tournée en Russie. Depuis, nous composons beaucoup plus vite, et nous tournons beaucoup pour un groupe qui fonctionne uniquement à la passion. Nous habitons maintenant tous assez loin les uns des autres, mais on s'organise pour que des centaines de kilomètres qui nous séparent ne soient pas des freins. Comme de nombreux groupes, nous avons tous un travail et l'année est ponctuée par les sorties de disques et les tournées. Actuellement nous faisons 2 tournées par an et quelques dates, environ 6 semaines de concerts par an, plus un travail acharné de composition qui nous a permis en un an d'enregistrer pour 4 splits EP. Partir en tournée, c'est toujours l'aventure, le plaisir de croiser des fans du groupe ou du style en général, faire des rencontres amicales et parfois durables, c'est ce qui nous redonne à chaque fois envie de rempiler. A peine une tournée terminée, on pense déjà à la suivante.
Cette passion nous a pour l'instant permis de voyager dans quasiment tous les pays d'Europe et tous les Etats des USA, ainsi qu'un tour complet de la Russie occidentale, le tout sur environ 200 dates. C'est une très belle façon d'aller à la rencontre du monde et des cultures, de partager des différences et des affinités parfois inattendues. Pour 2015 nous ferons notre 4ème tour d'Europe, notre 3ème tour des USA, et il est prévu que nous allions jouer à Dubaï. Peut être qu'en 2016 nous pourrons élargir un peu à l'Indonésie et au Japon, en tout cas on y travaille. Déjà pour cette année, on se concentre sur la composition de notre premier véritable album. Nous avons privilégié les splits EP actuellement, ce qui nous a permis de réaliser quelques rêves de gosse (split avec AGATHOCLES, split avec TOTAL FUCKING DESTRUCTION), et de concrétiser des amitiés sur disque avec les indonésiens fous furieux du mincecore PROLETAR, avec les mecs old-school-hardcore-power-violence de STRONG INTENTION, avec les dingos du Grindcore psychotique de NOISEAR, et avec nos amis de Detroit SENDER/RECEIVER qui officient dans le mathcore-power-violence.
 

 

"Pourquoi les USA ? "Parce que mec, parce que !" - Florian Chrétien


Les grands moments pour DEPARTMENT OF CORRECTION...
Incontestablement la sortie de notre premier EP qui fût pour nous la première trace indélébile de notre groupe, et qui nous a permis de vraiment nous lancer. L'annonce de notre première tournée, en Russie qui plus est, territoire totalement inconnu et fantasmé, point de départ de notre goût pour le voyage musical. Notre premier engagement sur le label Power it Up, le premier à nous avoir fait confiance et a nous avoir ouvert les portes d'une grande diffusion dans les réseaux underground. Nous avons depuis, avec toujours la même émotion, eu le soutient des labels Give Praise records (USA), Kaotoxin records (FR), Dooweet records (FR), Grindtoday (Indonésie). Autre grand moment marquant pour nous, notre premier départ pour les USA. Le rêve américain. Pour celà, notre rencontre avec Vinny de l'agence Signature Riff a été déterminante.
 
 
Votre rencontre avec Signature Riff / Vinny...
Vinny est le premier a nous avoir fait confiance. Pour un groupe européen, il est très difficile d'organiser une tournée aux USA, le contraire est totalement faux. Les groupes US ont le tapis rouge déroulé devant eux en Europe. Franchement, Vinny a été un peu notre père aux USA. Un New Yorkais aux origines Italiennes, une sorte de GodFather bien intentionné, au coeur grand et fort comme celui d'un taureau. Il a fait des pieds et des mains pour qu'on vienne jouer là bas. Au delà de notre musique, qu'il a je crois beaucoup aimée dès le départ, c'est notre envie de venir qui lui a mis le trou de balle en étoile de sheriff. Il ne comprenais pas... Pourquoi les USA ? A la réponse "Parce que mec, parce que ! Parce que pour nous c'est un rêve, on s'en fout si c'est génial ou si c'est tout naze, nous on veut venir, parce que c'est comme ça", il a répondu "Ok les gars, vous avez tout mon respect, je vais m'occuper de vous et je vous garanti que vous viendrez vivre votre rêve"Franchement en partant là bas on ne savait pas trop à quoi s'attendre, on est parti les yeux grands ouverts, comme partout où nous sommes partis jusque là, avec nos à priori, nos envies, nos doutes, notre imagination, notre soif de découverte. 
Notre première date avec Vinny fût aussi déterminante pour nous, elle a conditionné les 2 années qui ont suivi. Il avait organisé pour nous un petit festival de Grindcore/Power Violence avec les grands crus de l'underground local. Il y avait ce soir là STRONG INTENTION, MOTHER BRAIN, BUDD DWYER et SENDER/RECEIVER et d'autres groupes très sympathiques. 
Nous avons fait la tournée avec STRONG INTENTION et SENDER/RECEIVER aux USA, et avons enregistré un split avec chacun de ces groupes.
Puis nous avons tourné par la suite en Europe avec STRONG INTENTION, ou Yohann et moi même avons remplacé Jessie et Sparky à la batterie et à la basse, notre première vraie grosse expérience live dans un autre groupe que le nôtre. Nous enchaînions alors les sets de SI et de DOC à chaque concert, une belle expérience. 
Nous avons ensuite fait venir MOTHER BRAIN en Europe pour une tournée de 15 jours, nous les avons revus cet été pour 2 dates à NY et quelques heures délicieuses en leur compagnie. Nous avons dormi chez Daniel le guitariste et avons déjeuné au salon de thé que tient Matthiew. C'est vraiment cool de pouvoir partager au delà de la musique avec ces gars qui sont devenus de grands amis. 
Sur cette tournée US nous avons donc aussi retrouvé nos potes de BUDD DWYER qui ont organisé une partie de la tournée et nous ont trimbalé dans un gros truck de redneck.
Bref, tout ça c'est grâce à Vinny, à sa confiance, à sa passion, à sa gentillesse. Il nous a aussi bookés au célèbre Saint Vitus de Brooklyn, dans la vie de musiciens amateurs passionnés ça signifie beaucoup. 
 

 

"C'était un gros contraste, de passer des house-shows déglingués, dans des ambiances moites où s'entrecroisent passion, déchire, no futur et contestation, émotions, amitiés au premier regard... aux lumières de Las Vegas"  - Florian Chrétien


Anecdotes lors de la dernière tournée...
Ce que nous retenons particulièrement, parmis de nombreuses anecdotes sympathiques, ça a été notre date à Saint Vitus, la réalisation d'un rêve supplémentaire, ainsi qu'un "generator show" au milieu du désert de l'Arizona tout à fait conforme à ce à quoi on peut s'y attendre en terme de mythe. 
Egalement notre halte de 2 jours à Las Vegas, où on a pu vraiment se détendre après 2 semaines de tournées assez éprouvantes, avant d'attaquer la dernière semaine sur la côte ouest. 
C'était un gros contraste, de passer des house-shows déglingués, dans des ambiances moites où s'entrecroisent passion, déchire, no futur et contestation, émotions, amitiés au premier regard... aux lumières de Las Vegas, cette ville faite d'argent et de luxe, un grand n'importe quoi à l'américaine en fait. Au final, même si cette halte a été relativement salvatrice pour notre bonne santé physique, c'est la partie cachée des USA qui nous a vraiment plue et énergisée.
Le point d'orgue de la tournée a été notre dernière date à Oakland, dans le salon d'une maison, environ 50 personnes déchaînées dans un salon de 15m2 avec nous en train de grinder au milieu du pogo, y'avait des mecs et des meufs qui sautaient de partout jusque dans les couloirs attenants, on essayait de jouer en sauvant tant bien que mal nos instruments et à la fois d'apprécier ce tsunami d'énergie. C'est sûr, on y reviendra !
 
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