22 mars 2024, 23:59

AVATAR + URNE

@ Nîmes (Paloma)

C’est dans une salle comble, comme d’ailleurs sur toutes les dates de la tournée française, que nous nous préparons à une soirée des plus endiablées. Il semble que Nîmes soit un lieu de villégiature pour les Suédois AVATAR car il s’agit de leur quatrième venue  dans la ville antique. A croire qu’ils y prennent autant de plaisir que nous...


C’est le trio britannique URNE qui ouvre le bal avec un sludge/metalcore efficace pour six titres à la fois entraînants, mélodiques et véritablement punchy. La majorité des chansons jouées sont issues de son dernier album en date, « A Feast On Sorrow » : "Becoming The Ocean", "To Die Twice", "The Burden" et "A Feast On Sorrow", mais c’est l’excellent "Serpent And Spirit" de l’album éponyme qui entame les hostilités et fait vibrer un public conquis par cette entrée fracassante.

S’enchaînent alors hurlements hargneux, riffs bourrins et passages ultra atmosphériques, lents et pesants. Pourvue d’une gigantesque toile de fond où figure la vague de « A Feast On Sorrow » et de jolis lights, la scène d'URNE est des plus attractives pour l’œil. A voir l’énergie dégagée, le charisme et la qualité musicale, on sait pourquoi Joe Duplantier de GOJIRA a souhaité produire le dernier album de ce groupe à haut potentiel. C’est sur le fédérateur "Desolate Heart" que se refermera cette première partie de concert qui aura permis de bien chauffer le public.


C’est alors au tour des très attendus freaks AVATAR d’entrer en scène pour une vingtaine de chansons, mais surtout un spectacle, une expérience visuelle, auditive et humaine. Car assister à un concert d’AVATAR, ce n’est pas seulement regarder les musiciens jouer : c’est participer au jeu, s’impliquer dans l’ambiance créée avec brio par le groupe dont chaque entité incarne son personnage. C’est un véritable partage où chacun donne de sa personne : un bassiste hors norme, un batteur habité, des guitaristes charismatiques et un chanteur tour à tour digne d’un diable sortant de sa boîte, ou d’un clown démoniaque, le tout mêlé d’un orateur hors pair qui interagit constamment avec son public, avec délectation, dans un sens comme dans l’autre. Car c’est une des caractéristiques d’AVATAR : on sent qu’ils sont pleinement avec nous, qu’ils ont du plaisir à être là, qu’ils aiment aussi donner du plaisir. Rien n’est laissé au hasard : un décor choyé, des lumières calées à la milliseconde, de la pyrotechnie, de la fumée et un groupe qui ne cesse de se déplacer, de bouger, de montrer sa présence, entière et sincère.


Tout commence avec, bien sûr, "Dance Devil Dance", hymne qui donne son nom au dernier album, pour une entrée en fanfare. Les bêtes sont lâchées, rien ne pourra les arrêter. Il est certain que lorsque Johannes Eckerström réclame un mosh-pit de folie sur le violent "Chimp Mosh Pit", le public ne se fait pas prier.
On enchaîne avec les plus anciens et mélodiques "Paint Me Red" et, surtout, le complètement fascinant "Bloody Angel", plein d’émotions, de violence et de colère. Ambiance plus légère avec "Puppet Show" où l’amusement est de mise, surtout lorsque Johannes monte au balcon de la salle pour jouer sa partie au trombone après avoir réalisé un mignon petit chien avec un ballon, jeté au public en contrebas.


De retour sur scène, le show continue sur la même lancée, de manière effrénée. "Do You Feel in Control?" Absolument pas ! Ou si, peut-être sur le magnifique "Tower" interprété au piano seul et qui plonge le public dans l’extase. Pour faire bouillir à nouveau le sang déjà chaud de son audience, AVATAR poursuit cette fois avec le solennel "Colossus" pendant lequel les cinq musiciens sont alignés, headbangant en rythme, carrés, fermes, déterminés avant d’enchaîner sur "Let It Burn". Le "king" guitariste Jonas Jarslby est mis à l’honneur sur "A Statue Of The King" qui clôt le spectacle. Enfin, pas tout à fait, car Johannes consent, après quelques palabres jouées avec le public qui semble avoir été bien sage, à jouer trois titres supplémentaires : "The Dirt I’m Buried In", "Smells Like A Freakshow" et, évidemment, le chaotique et frénétique "Hail The Apocalypse".


AVATAR, c’est tout un art, c’est un chef-d’œuvre vivant. A écouter, à voir, à ressentir. Si la musique est accrocheuse, l’authenticité et le plaisir du groupe à partager sa création procurent au public une réelle sensation de bien-être. Le temps semble suspendu, l’émulation est grande. La ferveur des fans n’a d’égale que le professionnalisme des musiciens. Rares sont les groupes qui parviennent à véhiculer un tel sentiment d’accomplissement en live. Tout simplement BRAVO, MERCI et... à l’année prochaine alors ?
 

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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