Comme à son habitude et comme son nom l’indique, KHOLD vous plonge dans un univers froid, dépourvu d’émotions, et va droit au but avec un huitième album on ne peut plus abouti. Si les neuf titres de « Du dømmes til død » restent fidèles au black'n'roll de leurs prédécesseurs, c’est avec délectation que l’on retrouve des riffs punchy, des passages mélodiques, des moments presque indus et surtout une atmosphère des plus malsaines.
En effet, des morceaux comme "Heks (Du dømmes til død)" mélangent une ambiance effrayante à un black metal sombre pour une expérience sordide. En même temps, un album dont le concept tourne autour de norvégiens notoires condamnés à mort ne peut avoir comme bande son qu’un environnement extrême. C’est ce qui rend par ailleurs la musique de KHOLD originale : en un peu plus de trente minutes, ils arrivent à conserver un esprit rock dans un corps brut. La voix rauque de Gard, agressive et caverneuse, vous raconte les faits, les guitares vous plantent le décor glacial. Ajoutons à cela un rythme mid-tempo et balancé et vous obtenez un black metal authentique, primitif mais reconnaissable entre mille.
Dès les premiers rythmes lourds et riffs graves de "Myrdynk" jusqu’au black'n'roll marqué de "Dølgsmål", les titres s’enchaînent de façon fluide. Les plus rapides comme "Vanviddfaren", les plus entraînants comme "Skoggangsmann" ou encore les plus angoissants et lugubres comme "Trolldomsdømt" se côtoient sans accroc. Mention toute spéciale à "Misgrep" à l’intro acoustique et aux atmosphères saisissantes. Ses riffs costauds et ses rythmes percutants trouvent un écho riche dans des breaks pleins de mystères. C’est un morceau à la fois intrigant et fouillé, qui reste gravé dès la première écoute.
KHOLD est une valeur refuge question black'n'roll norvégien mais avec « Du dømmes til Død », le groupe arrive à toujours et encore titiller nos oreilles et, même après plus de vingt ans d’existence, à conserver la flamme noire qui l’anime. Froid, brut mais entêtant, tout ce que l’on aime, enregistré, miwé et masterisé par Andy LaRocque.