2 février 2024, 17:43

SLOPE

"Freak Dreams"

Album : Freak Dreams

Cette semaine je vous amène au rayon découvertes... SLOPE est le groupe formé il y a une dizaine d'années et qui livre son nouvel album studio « Freak Dreams », s'ouvrant avec "Talk Big"... un choc. Cette basse slapée d’un groove infectieux et cette guitare vaillante et aiguisée, c’est si côte ouest... de Duisbourg, en Allemagne, mais c’est à croire que les RED HOT CHILI PEPPERS ont inspiré l’autre côté du Rhin. On est revenu à l’époque où les vrais hommes ne tuaient pas les coyotes. SLOPE est une entité à part entière, son "It’s Tickin'" délivre une formidable énergie rap-metal au chant slamé digne d’un Cyco Miko. Les guitares glissent et crissent, nos entrailles vrombissent. "Chasing Highs" fait glousser sa batterie dans une introduction funky à la blaxploitation, avant que les riffs ne se mettent à tournoyer, à griffer bien violemment nos oreilles, car les passages heavy sont bien présents et dosés. Quelle jouissance ce hit !

Véritable brûlot metal dansant nous évoluons dans un "Nosedive" survolté, riffs hardcore et double chant vitaminé. Vous savez ce que cela me rappelle ? Un groupe maudit et oublié qui avait posé les bases du metal alternatif et moderne en 1993, MUTHA'S DAY OUT avec « My Soul Is Wet ». L’audace dans la combinaison rap, groove et hardcore. Ce n’est que le 2e album des loustics SLOPE, on peut dire qu’ils font très fort.
"Hectic Life" bouscule notre vision catalogue avec un hardcore new-yorkais qui aurait fusionné avec les princes du funk-metal de L.A. "It’s Always You" jongle avec légèreté sur des guitares qui s’alourdissent quand on ne s’y attend pas. Le genre de sauce que concoctait dans sa marmite JANE’S ADDITION dans les années 90. Vous visualisez le tableau, n’est-ce pas ? La fusion est dans "True Blue".

"NBQ", ou comment nous secouer avec un thrash funky et huileux, agrémenté d’accélérations bien énervées, toujours sur un chant doublé et omniprésent. "Why Sad" et "Ain't Easy" peuvent inquiéter Flea et Fruciante avec sa basse et sa gratte audacieusement impertinentes. Punaise, il avait encore raison mon chef, SLOPE dégage une énergie de metal en fusion comme on en a pas entendu depuis un très longtemps. De quoi partir en toupie et faire trois fois le tour de son slope sans toucher l’élastique !

Dernière ligne droite. "Freak Dreams", c'est du pur funk slamé et g-riffé. "Out Of The Blue Into Dark", avaec DELUMINATOR en featuring, tire le rideau avec une mise en extrême de tous les genres visités par l’album. Le rap est growlé, les guitares saturent dans cette ultime bravade hardcore. Comment ne pas penser aux heures de gloire de FAITH NO MORE ?

SLOPE a produit un second disque furieux. Il y a de l’exigence dans l’exécution de ces morceaux impertinents, mais également une fraîcheur qui relie tous les genres, du funk-metal au hardcore, on se prend une réelle déculottée avec un groupe qui sait où on cale le son. Définitivement jouissif, RED HOT NO MORE AT ALL TENDENCIES en allemand se dit... SLOPE.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK