Tout a commencé il y a un peu plus de 48 heures, lorsque j’ai pris connaissance du post de ma chère Laurence Faure au sujet d’une « sélection non exhaustive des albums attendus ce mois de janvier ». Et pouf, en toute premier dans cette liste voilà cet album des Américains CANCER CHRIST qui allume mes quinquets sans façon avec sa pochette hostile à souhait mettant en scène un Jésus désespéré mettant fin à ses jours à l’aide d’un 22 long rifle fort bien monté. Au-delà du côté provocateur de l’ensemble, nos amis américains étant familiers de la chose, une seule chose m’interpellait. OK et la musique dans tout ça ? Parce que la provoc’ c’est bien beau, hein, mais si la forme prévaut sur le fond... qu’est-ce qui reste à nous mettre dans les esgourdes ?
Et bien, la réponse est sans appel. CANCER CHRIST a passé à la ponceuse dans son mixer tout ce qui se fait de mieux en matière de hardcore, thrash et punk. Un peu comme si MUNICIPAL WASTE, SLAYER, THE DILLINGER ESCAPE PLAN et Billy Milano foutaient un bordel sans nom sur une scène en feu, où une guillotine trancherait sans discontinuer les faciès renfrognés de ceux qui leur opposent une quelconque résistance. « God Is Violence » n’est rien d’autre qu’une déclaration de guerre en forme de majeur fièrement dressé où l’extrémisme prédomine à chaque seconde. Les riffs envoyés façon direct-coups de boules, le son de basse clinquant comme un coup de latte dans les valseuses, des parties de batterie qui résonnent comme autant d'appels à la baston, sans oublier ces vocalises hargneuses rongées par la rage : la voilà l'odeur de la rue et de ses excès ! Ajoutez à cette affaire une production puissante, méchamment burnée signée Tommy Beehan dans ses Dolphin Fucker Studios et un artwork ultime façonné par Andrei Bouzikov ainsi que des paroles irrévérencieuses à souhait et vous aurez une petite idée du topo. Po po po po !
Mais le plus fort dans cette histoire, c’est qu’au-delà du côté extrémiste de la démarche "artistique" de CANCER CHRIST dont je tairais ici la plupart des titres qui provoqueraient une attaque cardiaque immédiate au sein de la majorité de nos lecteurs, c’est que la musique tue. Elle bute. Retourne jusqu’au fond des tripes. Et rien que pour cela, cet album se doit d’être salué de la première à la dernière seconde. Encore une fois, je passerai sous silence les paroles outrancières qui ne doivent en aucun cas éclipser le potentiel destructeur de la musique du groupe. Car destructeur, il l'est et jouissif... aussi.