27 décembre 2023, 18:55

LABELS ET LES BÊTES

"Le coté obscur de la force métallique" - épisode 75

Blogger : Clément
par Clément


A l'approche de cette fin d’année, vos trois serviteurs du côté obscur de l'Hard Force ont fait de leur mieux pour convier à la noce le meilleur du metal qui tache. Clément est parti du côté de l’Islande et de la Réunion checher l'inspiration pour préparer sa tournée de mandales annuelle à destination des vilains marmots. Aude s'est une fois de plus aventurée en eaux troubles avec une livraison de black metal riche en frissons et en larmes. Quant à Crapulax, le bougre n'est pas en reste puisqu'il s'est aventuré dans les tourments de l'Enfer en conviant sous le sapin ce qui se fait de mieux en matière de thrash/death burné. Voilà donc un programme réjouissant pour tous ceux et celles qui souhaitent s'envoyer une bonne rasade de metal qui sent sous les aisselles avant de boucler une année 2023 riche en décibels. Allez, passez de joyeuses fêtes sous le signe de la Bête et à l’année prochaine pour toujours plus... de musique diabolique !
 

NYRST : « Völd » (Dark Essence Records)

Etant passé à côté de l'excellent premier album de ce groupe islandais, « Orsök » (paru en pleine crise COVID en avril 2020), je me devais de laver l’affront en étant cette fois-ci plus ponctuel à l’écoute de ce nouveau méfait. Fort bien m’en a pris puisque ce condensé de black metal complexe, massif et dissonant, n'a fait qu'une bouchée de mes pauvres esgourdes avec ses rythmiques addictives.
NYRST cultive avec doigté ce sens inné du riff froid, précis qui claque tel le blizzard sur les joues rougies et ces mélodies sombres typiques de cette scène prolifique. Un peu plus de trois ans se sont donc écoulés et le quintet célèbre son retour avec un album étourdissant, troussé tout en nuances.
Moins obscur et ténébreux que son prédécesseur, « Völd » se montre ici plus intrigant que jamais. Ce qui ne l'empêche pas d'exceller dans ces parties de guitares acérées doublées de tempos bouillonnants, le tout restant toujours habité par ce sens de la mélodie pointu. L'affaire est entendue : le groupe monte d'un cran dans la hiérarchie métallique islandaise et, à l’image de la traduction du titre « Völd », qui signifie "force", "puissance" ou encore "pouvoir", NYRST ne laisse ici aucune chance à l’auditeur. Voilà ce que l’on appelle... une tuerie !
(Clément)


AKER : « Into The Vortex » (Percussive Spectre)

Originaire de l’Ile de la Réunion, Jean-Philippe Pousse, alias "Aker", est loin d’être un inconnu puisqu’il a officié pendant quelques années au sein d’AEON PATRONIST et également à la manœuvre du côté de WINTERMOON (black metal). Ajoutez à cela un side-project de dungeon synth, AKERIUS, et vous tiendrez ici un musicien complet, à l’aise dans tous les registres.
C’est aujourd’hui avec AKER qu’il revient sur nos platines et s’attaque cette fois-ci au metal intrumental généreusement nourri de parties progressives et heavy avec « Into The Vortex ». Recueil de seize morceaux à la technique solide, cet album est initialement paru en 2019 en autoproduction et a bénéficié d'un nouveau mixage et mastering, et du réenregistrement de ses parties de batterie.
Ne connaissant pas l’original, je suis allé y jeter une oreille sur le Bandcamp du groupe et je vous confirme que le travail réalisé ici pour cette "nouvelle" sortie est juste énorme ! Illustré de plus par un certain JP Fournier qui a signé de nombreux artworks pour les plus grands, « Into The Vortex » mérite bien plus qu’une simple écoute attentionnée tant la richesse de la musique de Jean-Philippe est ici indéniable : un vrai coup d'AKER !
(Clément)


SWANSONG : « Awakening » (Noble Demon Records)

En cette fin d'année propice aux surprises, en voici une bien rafraîchissante en provenance du pays des rennes et de la poudreuse : la Finlande. La formation, bien que relativement jeune (formée en 2019), montre d'ores et déjà de très belles dispositions dans la pratique d'un death mélodique proche de celui d'ARCH ENEMY sans en égaler évidemment les prouesses techniques ou vocales (il s'agit d'une comparaison avec ce qui se fait de mieux en la matière tout de même !).
De beaux riffs qui restent ancrés en tête (les excellents "Become" ou "Burning Flames"), une belle maîtrise instrumentale niveau solo ("Shot In The Heart") mettent assurément SWANSONG sur de bons rails. Direction : la gare du bon goût avec des correspondances vers des horizons encore plus radieux ! Le service restauration se verra assuré par la chanteuse Jemiina tout au long du trajet d'une durée de 50 minutes et qui desservira 12 gares.
Faites attention à ne rien oublier dans le train, surtout vos oreilles sont sans doute collées au mur à l'opposé des enceintes disposées à l'arrière du wagon. La direction de HARD FORCE vous souhaite un agréable voyage !
(Crapulax)


NAIL WITHIN : « Sound Of Demise » (Massacre Records)

Avec le thrash/death, en règle générale, on est rarement déçu. On a toujours droit à des rythmiques rapides et puissantes qui envoient la purée et un chant growlé qui agrémente le tout de bons gros grumeaux (bon appétit à ceux qui déjeunent ou dînent) !
Au-delà de ces considérations culinaires qui rendraient fou ce bon vieux commis de cuisine de Norbert, les Israéliens NAIL WITHIN ont bien saisi la subtilité de la chose et la recrachent parfaitement bien, l'expression est de circonstance ! Nombre de refrains se révèlent en effet d'une efficacité redoutable comme sur "Eyes Of Evil", "Words As Weapons", ou la chanson-titre de l'album "Soul Demise".
On pense à AT THE GATES, DARK TRANQUILLITY et plus souvent encore à CARCASS époque « Swansong » ("Duplicate Our Lives"), ce qui n'est évidemment pas fait pour nous déplaire.
Bref, ce deuxième album de leur discographie s'annonce comme une production bien nerveuse dotée de quelques invités prestigieux (Tom Angelripper de SODOM sur "Bleeding Society" et Eric Peterson de TESTAMENT sur "Years Of Madness"), garants de la qualité de la marchandise. Voilà un bon moment à passer en perspective.
(Crapulax)


EITRIN : « Eitrin » (Debemur Morti Productions)

Quand trois incroyables talents allient leurs forces dans un nouveau projet, il ne peut en sortir que du bon. C’est le cas ici avec EITRIN et son premier album éponyme.
Regroupant Vindsval (BLUT AUS NORD), Dehn Sora (THROANE) et Marion (MÜTTERLEIN), les sept morceaux de cette production inspirée de Debemur Morti Productions sont extrêmes tout en regorgeant d’intenses émotions. Les hurlements de Dehn Sora sont empreints d’une infinie détresse et entrent complètement en symbiose avec les vocaux froids et enragés de Marion.
Tout autour de se déversement de furie et de rage se posent des mélodies glaçantes, tour à tour dissonantes et atmosphériques. Les trois personnalités engagées dans l’album ne pouvaient qu’enfanter une musique unique, entre black metal et dark ambient, avec des influences indus aussi.
Elle est tout aussi inqualifiable qu’elle est redoutable. Si vous aimez ce qui est sinistre, dérangeant, sortant des sentiers battus, vous serez séduits par ce « Eitrin » aux allures de best of de ses trois auteurs charismatiques. Et Debemur Morti Productions ne pouvait pas rêver mieux comme cadeau d’anniversaire. Happy Birthday !
(Aude Paquot)


EN FINIR : « Résigné » (Malpermesita Records)

En ces temps festifs et conviviaux, voici un album qui va à l’encontre des lumières et décorations colorées. En effet, EN FINIR est un projet français de black metal dépressif qui devrait vous faire revenir à une dimension bien plus sombre. Avec quatre titres pour un peu moins de 30 minutes d’écoute, « Résigné » propose une musique lente, atmosphérique, d’une grande mélancolie, avec des vocaux récités en français qui donnent la chair de poule couplés à des parties hurlées au message clairement enragé.
Tout en délicatesse, le groupe nous emmène au plus profond de l’âme humaine tourmentée à la lueur d’une bougie, ou même de feux follets. "Seul" donne tout de suite le ton poétique de l’album, tandis que "Je suis Fatigué" apporte l’ambiance glaciale. "Mépris" est un véritable joyau de black metal atmosphérique au riff addictif et aux ambiances captivantes à l’instar du dernier morceau, "Qu’il en soit ainsi", déterminé et captivant.
Si le black metal dépressif se résume souvent à des lamentations de ses interprètes, EN FINIR propose une lecture plus riche de son art en incluant des émotions finesse ciselées et des passages enrobant.
A découvrir.
(Aude Paquot)

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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