Quatre ans après avoir lâché un « The Task Eternal » de toute beauté, le trio bordelais MARS RED SKY est de retour sur les platines avec un cinquième album au nom prémonitoire : « Dawn Of The Dusk ». Prémonitoire puisque les huit titres ici présents (dont l’excellent "Maps Of Inferno" paru un peu plus tôt cette année sur l’EP « Mars Red Sky & Queen Of The Meadow ») ont chacun le chic pour manier avec doigté l’ombre et la lumière. Que ce soit dans les ambiances contrastées ou les riffs pachydermiques et attentionnés, tout ici invite au voyage... dans des eaux troubles.
C'est d'ailleurs un voyage aux allures de plongée profonde, presque psychédélique par moment ("The Final Round", "Carnival Man"), auquel le groupe nous convie ici. En n'omettant pas de caler quelques paliers de décompression, obscurs et intriguants, venant de temps à autre rappeler que l’on ne sait pas vraiment ce qui se trame au fond de cette descente (l’instrumental "A Choir Of Ghosts" ou "Slow Attack" en sont de bonnes illustrations). Une ligne de basse clinquante, un roulement de tom sec et précis, broum, le riff vrombissant d’une guitare au soin bien grassouillet se chargeant du reste dans ces moments plus sombres. Voilà un modus operandi stoner/doom connu qui fonctionne à merveille pendant une quarantaine de minutes, où la sauce prend bien derrière ces contours rassurants. Ajoutez quelques breaks bien sentis à l'ensemble et surtout une prestation de haut vol de la part de la folkeuse américaine Helen Ferguson (alias "The Queen Of Meadow") qui vient sublimer avec son chant habité le superbe final "Heavenly Bodies" et ainsi clore les débats en toute beauté.
C'est vrai, nous aurions pu nous douter que « Dawn Of The Dusk » était bon, très bon même avant d'en écouter la moindre note. Un disque passé entre les mimines attentionnées de Benjamin Mandeau, déjà à la manœuvre sur l’album précédent, et masterisé par Ladislav Agabekov (NOSTROMO) dans son antre romande du studio Caduceus ne pouvait pas décevoir. Bien au contraire, puisque c'est ici une marque de qualité qui sert à merveille les intentions de MARS RED SKY qui lâche un son précis, dantesque et puissant, enrobant à merveille son propos. Un son immersif et rugueux qui attrape, happe l’auditeur... pour ne jamais le lâcher jusqu'à la dernière note.