« I love the smell of napalm in the morning. » Les moins de 20 ans n'auront sans doute pas la référence, mais cette petite maxime lachée par le colonel Kilgore dans le chef d'oeuvre cinématographique de Francis Ford Coppola parlera certainement aux plus anciens d'entre vous. Mais il ne sera nullement sujet de cinéma ni de cours de chimie sur cette substance "si odorante" (c'est un point de vue) mais bien de musique qui aura un point commun en plus que son nom : elle est toute aussi dévastatrice !
En effet, le 18 novembre dernier, les tauliers du grind, NAPALM DEATH, nous ont gratifiés d'une visite dans les contrées du sud-ouest dans le cadre de la tournée portant le nom du dernier album sorti l'an passé, « Resentment Is Always Seismic », et accompagnés des Américains ESCUELA GRIND et des locaux de GRAVE PACT, dont Yannick, l'un des deux guitaristes, fait partie de l'organisation SMAC La Gespe... La soirée s'annonce prometteuse et ne fera pas dans la poésie, ce qui n'est pas pour me déplaire !
Le froid commence à se faire sentir lorsque les portes s'ouvrent à 20h30. On se presse pour s'engouffrer à l'intérieur afin de se réchauffer un peu avant le début des hostilités. 21h, les Tarbais GRAVE PACT démarrent leur set. Ce sera le 2e concert pour la jeune formation, sa première date ayant eu lieu à l'Axis Musique de Toulouse le 4 novembre. GRAVE PACT chauffe la salle avec son death metal mélodique. Une salle plutôt remplie et réceptive, ce qui n'est pas toujours le cas pour les groupes de première partie. La batterie marque des points. Ça martèle les fûts à tout va et il y a de la double pédale bien brutale. Le chant aura toutefois un peu de mal à se maintenir passés les premiers titres, mais la formation n'en est qu'à ses débuts et ne peut que se peaufiner avec le temps et l'expérience. Le groupe aura toutefois accompli sa mission et la salle est prête pour la suite.
Après une courte pause, ESCUELA GRIND entre dans la danse qui ne sera pas une valse viennoise. Nous découvrons, stupéfaits, une frontwoman survoltée, déchaînée. Les morceaux s'enchaînent avec rapidité et brutalité... La chanteuse Katerina ne se ménage pas et la batterie ne faiblit pas un seul instant. Côté guitares on a du riff rapide et bien épais. On pourra toutefois reprocher pas mal de commentaires entre les morceaux, mais au vu de l'énergie mise en place, je pense que cela est nécessaire au groupe pour faire baisser le cardio et pouvoir assurer la prestation jusqu'au bout. Les morceaux se suivent et se ressemblent assez, mais c'est du grind, et dans ce genre c'est assez monnaie courante. ESCUELA GRIND fut une véritable surprise et aura conquis l'assistance ce soir là.
© Manu Hell
Le temps de nous remettre de nos émotions mais pas trop longtemps non plus, je me place assez vite aux premiers rangs pour attendre... NAPALM DEATH, les patrons de la soirée. Le charismatique bassiste Shane Embury, ne tarde pas à faire son apparition pour ses rapides balances. Le reste du groupe suit et Barney se prépare à entrer en transe. Le concert débute avec "Narcissus" et le grondement de basse de Shane Embury, extrait du dernier album. Ça joue vite et fort. Les Britanniques sont en grande forme et le temps n'a pas l'air d'avoir d'emprise sur Barney qui gesticulera comme un possédé durant tout le set.
Le frontman s'autorisera tout de même quelques pauses discussion avec le public pour récupérer. "Fuck The Factoid" et "Contagion" issus de l'avant dernier album suivront. Petit retour aux sources avec "Scum" qui ne sera pas là pour apaiser le public. L'intrigant et excellent "Amoral" sera joué pour mon plus grand plaisir et il ne s'en tire pas si mal en live. Petite tournure plus death avec un "Suffer The Children" qui fera son effet suivi de l'interminable "You Suffer" que le groupe se paiera le luxe de jouer deux fois, ce qui fait donc presque 4 secondes... "When All Is Said And Done" provoquera l'hystérie et le pit ira bon train. La bande a Barney clôturera sur la désormais classique reprise des DEAD KENNEDYS, "Nazi Punks Fuck Off", qui achèvera nos pauvres cervicales déjà très entamées.
Soirée réussie pour la SMAC La Gespe qui aura réuni 500 personnes dans cette salle très sympathique de Tarbes qui peut accueillir tout de même jusqu'à 1000 personnes. On sentait que les groupes présents étaient contents d'être là ce soir et quand l'envie et là, les prestations ne peuvent qu'en être meilleures. Merci à la production de cette salle qui a déjà accueilli NILE en 2022, et de continuer à nous proposer des affiches de cette qualité.
© Manu Hell
