11 novembre 2023, 14:36

LUNAR TOMBFIELDS

Interview Äzh et M.

Le duo nantais LUNAR TOMBFIELDS a sorti en octobre, chez Les Acteurs de L’Ombre, son deuxième album intitulé « An Arrow To The Sun » dont le black metal atmosphérique ravira les fans de chants écorchés et d’ambiance sombre. Dans la droite lignée de ce qu’ils avaient proposé l’an passé, les deux membres ont rendu leur musique plus personnelle pour composer six titres brutaux et envoûtants. Ils se sont prêtés au jeu de nos questions/réponses afin de nous en dévoiler un peu plus sur l’essence même de « An Arrow To The Sun ».


Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore, peux-tu présenter LUNAR TOMBFIELDS ?
Äzh : 
LUNAR TOMBFIELDS est un duo formé durant la pandémie de COVID-19. L'idée a germé dans la tête de M. qui a esquissé un concept et un album avant de me proposer de rejoindre le navire. Nous jouons un black metal personnel, épique et solennel, sur des morceaux relativement longs aux multiples atmosphères.

Votre deuxième album « An Arrow To The Sun » est soti en octobre. Vous aviez hâte et êtes fiers de pouvoir proposer ces six nouveaux titres à un public toujours grandissant ?
Nous sommes plus fiers que jamais, car cet album est exactement comme nous l'avons imaginé. Notre style s'y développe et je pense que nous nous sommes détachés des influences qui pouvaient être présentes sur notre premier pour jouer une musique qui nous appartient entièrement. Le son est également – je pense – très bon, grâce au travail incroyable des personnes dont nous nous sommes entourés et en qui nous avons placé notre totale confiance.

Comment a été accueilli « The Eternal Harvest », votre premier album ?
On peut dire que le disque a été bien reçu pour un groupe qui s'est formé il y a tout juste deux ans. Il avait ses forces et ses faiblesses, comme une pierre brute qui ne demandait qu'à être plus finement ciselée.

Vous êtes très productifs, avec deux albums en deux ans. Est-ce une nécessité pour vous d’écrire et de jouer de la musique ?
Il se trouve que M. est un acharné de travail, qui ne s'arrête jamais d'écrire. Notre rythme de composition vient également du fait que nous ne sommes que deux et que nous nous connaissons très bien : de la première ébauche à la dernière maquette, tout va très vite et se fait naturellement. Chacun connaît son rôle et sait exactement comment travailler nos morceaux, et nous ne passons pas deux semaines à statuer sur le moindre arrangement...

Qu’est-ce qui a stimulé l’écriture de cet album ? Quelles ont été vos sources d’inspiration ?
J'ai la sensation que cet album est la continuité directe du premier. Dès nos premiers concerts, nous avions déjà des ébauches de morceaux pour le second album et le fait de jouer beaucoup sur scène nous a permis d'être immergés toute l'année dans l'ambiance du groupe, de s’imprégner de son essence et de développer sa personnalité. En termes d'inspirations, d'un point de vue musical, j'ai la sensation que nous avons réussi à nous défaire des influences qui pouvaient être présentes sur notre premier album. Je crois que nous avons puisé notre musique dans nos ressentis, dans ce qui devenait l'essence de LUNAR TOMBFIELDS au fur et à mesure que nous jouions, que nous composions.

Et d’ailleurs, comment se déroule la composition des titres ? Vous travaillez en duo ?
Tout est réglé comme du papier à musique : M. esquisse une structure, une atmosphère et ébauche les premiers riffs, qui seront centraux dans le morceau. Il m'envoie ses idées et je me charge de les arranger : je modifie les structures, écris de nouvelles parties et brode autour des idées centrales, puis enregistre une première maquette. Nous nous retrouvons alors tous les deux pour jouer et réarranger le morceau, parfois à l'extrême, parfois pas du tout. Nous enregistrons la basse, puis le chant avant de laisser le morceau reposer un moment pour décider si une modification s'impose, à tête reposée. Les morceaux évoluent énormément pendant le processus de manière organique et instinctive. C'est une méthode particulièrement agréable à mettre en œuvre, rapide et spontanée.

Qu’est-ce qui se cache derrière le titre « An Arrow To The Sun » ? Est-ce qu’il s’agit d’atteindre l’inatteignable ?
M. :
On peut effectivement y voir un clin d’œil au mythe de Phaëton dont le char solaire est brûlé par Zeus après avoir embrasé le ciel et la Terre. Ou bien à celui d’Icare, puni pour s’être approché trop près de l’inatteignable. « An Arrow to the Sun » est l’ultime sursaut d’une humanité aux abois qui n’a plus rien à perdre. En ce sens, la flèche tirée vers le soleil doit être perçue comme un geste de défi à l’égard de ce qui se trouve au-dessus des Hommes, et de ce qui par définition, les dépassent.

La pochette de « An Arrow To The Sun » semble être une véritable œuvre d’art ? Qu’en est-il ? Tu peux nous en dire plus ?
Denis Forkas, l’artiste avec lequel nous avions travaillé sur le premier album, n’était pas disponible. J’avais vu passer sur les réseaux plusieurs œuvres de Sözo Tozö et nous sommes tous les deux tombés d’accord pour dire que son travail collerait parfaitement avec notre univers. Nous l’avons donc contactée en lui donnant des consignes précises sur les thématiques de l’album, les paroles et les ambiances. Le reste est le résultat de nos discussions mais surtout de son talent.

Vous évoluez dans un black metal à la fois écorché mais très atmosphérique, avec des mélodies poignantes. Est-ce que la musique est un exutoire pour toutes les émotions et pensées qui vous animent ?
Äzh : 
Pour ma part, cela fait si longtemps que je joue de la musique que je ne parviens plus à savoir ce que j'y retrouve précisément. Je sais seulement que c'est sur scène et en studio que je me sens parfaitement à ma place, en train de faire ce que je dois faire. Les émotions véhiculées par LUNAR TOMBFIELDS proviennent de nous deux, elles sont une extension de nous-mêmes et illustrent ce qui se passe au plus profond de nous, c'est certain. Il m'est impensable de jouer une musique qui ne me procure aucune émotion, ce serait une imposture.

Certaines paroles sont en français, d’autres en anglais. Comment s’effectue le choix d’une langue ou l’autre ? Quelle différence de fond et de forme cela apporte-t-il ?
M. : Nous avions prévu de commencer à utiliser le français dès le début de la composition de l’album. Le texte de "Le Chant des Tombes" est d’ailleurs le deuxième à avoir été finalisé après celui de "Solar Charioteer". L’idée est rapidement apparue de terminer chaque face du vinyle par un titre en français, établissant ainsi une sorte de coupure dans la narration. A mon sens, le fait de chanter dans sa langue maternelle apporte une fougue et une rage supplémentaires. C’est également plus simple pour mettre en place certaines métaphores.

Vous avez justement sorti le single "Solar Charioteer". Est-ce pour toi la chanson la plus représentative de l’album ?
Äzh : 
"Solar Charioteer" est le morceau avec lequel nous avons ouvert quasiment tous nos concerts en 2023, il était donc logique de le présenter en premier au public. Il représente bien l'atmosphère de l'album en passant d'une ouverture épique et intense à un pont bien plus éthéré et vaporeux pour conclure sur un thème funèbre et implacable.

Cet automne a été synonyme de concerts en France. Vous aviez hâte de présenter votre nouvel album au public ?
M. :
Nous avions hâte de le présenter sur scène et nous avons travaillé pour que chaque concert lui rende le meilleur hommage possible.

A quoi pouvait s'attendre le public concernant la set-list ?
Äzh : 
Sur toutes les dates qui le permettaient, nous souhaitions jouer l'album dans son intégralité. D'un point de vue scénique, je dirais simplement que les hommes évoluent dans la même direction que la musique, et cela s'est ressenti en live.

Merci et on vous souhaite le meilleur à venir...
Merci de votre intérêt pour « An Arrow To The Sun », nous en sommes fiers. Nous étions donc de passage dans le nord de la France et en Belgique fin octobre/début novembre, et c'était l'occasion de le découvrir dans les meilleures conditions.

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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