30 septembre 2023, 18:30

LABELS ET LES BÊTES

"Le coté obscur de la force métallique" - épisode 72

Blogger : Clément
par Clément


En cet automne naissant, il n’y a pas que les feuilles qui se ramassent à la pelle ! Il est aussi réjouissant de constater que les labels, les plus établis comme les plus underground, font tomber de bons albums avec tout autant d'enthousiasme. De quoi passer de longues heures à se délecter de musique plus ou moins cinglante, plus ou moins atmosphérique, plus ou moins décapante : c’est au choix. Et vos émissaires du côté obscur, Aude, Clément et Crapulax, vous aident une nouvelle fois à faire le tri parmi toutes ces bonnes nouvelles grâce à une sélection non exhaustive de bon son. A vos platines... et à vos vestes à patches !
 

TRANSCENDING RITES : « Trinity And Ecstasy » (Transcendance)

On peut dire que TRANSCENDING RITES est plutôt régulier en termes de sorties. Avec trois albums en trois ans, le duo composé des autrement connus Déhà et Brouillard nous régale d’un black metal atmosphérique des plus sinistres, moroses, saisissants, bref une musique d’outre-tombe qui nous glace le sang instantanément.
Les deux titres de « Trinity And Ecstasy », d’une durée respective de 15 et 20 minutes, nous plongent dans un univers totalement transcendant, comme le nom du groupe l’indique fièrement. La pochette de l’album nous promet un black metal authentique et fidèle a une atmosphère lourde et noire. Et on peut dire que le torturé "Trinity" aussi bien que le brutal "Ecstasy" aspirent l’auditeur au plus profond d’un tourment éternel dont il a pleine jouissance.
Entre hurlements caverneux, guitares hyper saturées, rythmes blastés et mid-tempi hypnotiques, TRANSCENDING RITES ne nous laisse pas une seconde de répit. Les complaintes sont comme possédées et il semble qu’aucune lueur ne vienne en aide à cette âme en souffrance.
L’ensemble se veut donc irrésistiblement effrayant et attirant en même temps. On se sent comme happé, subjugué par le son de l’infiniment sombre. Pour les fans de black metal, le vrai.
(Aude Paquot)


TAUBRA : « Therizo » (Debemur Morti)

Composé de membres d’AARA, MALPHAS, MODERN RITES ou encore ILHALUNG, TAUBRA est un quatuor de black metal mystique, brutal et atmosphérique à la fois. Formé en 2022, le groupe propose cette année sept morceaux (hors intro et outro) sur un « Therizo » de très belle facture. Entre riffs hyper rapides et lapidaires ("Sigd", "Rembrandt Of Death" ou l’extrême "Therizo") et morceaux de true-black traditionnel ("Congragation of The Unholy" ou "Dire Necropolis"), on retrouve également des influences death ("Reek Of The Earth") ou des passages plus heavy et épiques ("Vale Of The Taubra").
Ce qui caractérise cet album prometteur, c’est son côté old-school tout en développant une ambiance spirituelle, voire occulte en jouant sur les thèmes de la mort et de la religion. Chaque titre est unique, riche en variations, avec même quelques passages acoustiques éthérés pour finir de nous séduire.
TAUBRA a assurément de la carrure et l’envie de s’imposer dans le paysage black metal et grâce à ce très bien ficelé « Therizo », il devrait réussir à fédérer un large auditoire.
C’est tout le mal qu'on peut lui souhaiter en tous cas.
(Aude Paquot)


REBAELLIUN : « Under The SIgn Of Rebellion » (Agonia Records)

Sept ans. C'est à quelques semaines près le temps qu'il aura fallu à REBAELLIUN pour lâcher un nouveau bout de bidoche à son public carnivore. Le trio originaire de Porto Alegre a donc pris le temps nécessaire avant de remettre le couvert avec ce quatrième album tout en muscles. Mais il a dû également affronter la disparition de son bassiste/vocaliste Lohy Fabiano, décédé l’été dernier d’un arrêt cardiaque, qui effectue un job impeccable sur cet album.
Un bien triste épisode, désormais surmonté puisque Bruno Añaña (POSTMORTEM INC.) assure la transmission de témoin pour le futur. Concernant le présent, « Under The Sign Of Rebellion » reprend une nouvelle fois à son compte cette recette brutal death "à la", popularisée par le grand frère KRISIUN, de celles qui avoinent et laminent à grands coups de riffs brise-nuques meurtriers et d'incessants pilonnages de fûts. Quelle science du bastonnage mes aïeux !
REBAELLIIUN fait du REBAELLIUN certes, mais ça fonctionne toujours et l'excitation, le plaisir de la molestation auditive sont toujours au rendez-vous, album après album. Plus de vingt-cinq ans après sa formation, le clan brésilien reste toujours une valeur sûre sur laquelle les amateurs de brutalité pourront compter une fois de plus...
(Clem)


GRIDLINK : « Coronet Juniper » (Willowtip Records)

Très belle surprise que de voir les fous furieux de GRIDLINK revenir sur le devant de la scène avec un nouvel album ! Le clan du New Jersey avait en effet annoncé son split en 2014, son guitariste Takafumi Matsubara ayant été victime d’un infarctus cérébral qui devait le laisser sans l’usage de sa main gauche, mais l’amour du grindcore et surtout le travail de rééducation intense qu’il a effectué au fil des années annoncent aujourd’hui sa résurrection. Et « Coronet Juniper », en onze titres exécutés en à peine vingt minutes, a des allures de come-back magistral !
Son grindcore "technique" fait voler une nouvelle fois toutes les frontières du style en éclats avec du blast à foison, des riffs d’une précision imparable, une basse sanguinaire et un vocaliste qui en veut à la terre entière.
Le potentiel de destruction est ici évident, le groupe semble plus que jamais décidé à en découdre et le démontre sur un "Silk Ash Cascade" d’ouverture qui frisera les moustaches des plus téméraires à grand "coup" de dissonances meurtrières.
Imprévisible comme il se plaît à se définir depuis ses tous débuts en 2004, GRIDLINK n’a pas d’équivalent musical à proprement parler, c’est d’ailleurs ce qui le rend unique... et si attachant. Welcome back, boys !
(Clem)


REPENTANCE : « The Process Of Human Demise » (Noble Demon)

Sur les traces de TRIVIUM en plus énervé (vraiment beaucoup plus vénère à la vérité !), la formation originaire de l'Illinois de Shaun Glass (ex-SOIL) donne en 2023 cette très encourageante suite à « God For a Day », son premier album sorti en 2020.
De rares chants clairs épars ("Withered And Decayed" avec Milo Silvestro, le nouveau hurleur de FEAR FACTORY), quelques refrains bien sentis ("All The Misery" ou "Reborn" avec Corey Beaulieu de... TRIVIUM, mais quelle surprise !) et de courts soli bien jolis ("No Innocence") ne font pas oublier ce qui fait la quintessence de ce deuxième REPENTANCE : de puissantes rythmiques plombées frôlant souvent les limites du hardcore ("Venom Inside", "Empire", "Down In the Water").
Un album placé sous le signe de la virulence donc qui se paie même le luxe d'un gros hit en puissance ("A Future World"), signe irréfutable d'une hausse de niveau globale. Ceux qui aiment se prendre des grosses vagues sonores qui arrachent tout jusqu'à finir en slip ne seront pas déçus par le voyage proposé par « The Process Of Human Demise ».
(Crapulax)


DEAD TWILIGHT : « Fall Of Humanity » (Great Dane Records)

Rien ne vaut une bonne dose de brutalité entre les esgourdes pour démarrer la journée ! Pour ceux et celles qui ont épuisé leurs vinyles de NAPALM DEATH, TERRORIZER et autres délices de brutal death à la BENIGHTED à force de les écouter, voici une petite alternative bien sympathique : DEAD TWILIGHT !
On est d'accord, le visuel de la pochette dans un rayon de disques donne une suprême envie de passer au suivant mais ce serait une grave erreur, « Fall Of Humanity » méritant un peu plus que de servir accessoirement de frisbee !!! D'abord parce que, immense respect : il s'agit d'un projet mené de bout en bout par la famille Bellante, le hurleur Marco et le multi-instrumentiste Luca, qui assure également le mixage et la programmation de la batterie.
Aucun intervenant externe pour un résultat plus qu'honnête ! Grosse évolution ensuite par rapport à leur premier jet, « Endless Torment » (2015), brouillon et très primaire, et « About The Prophecy » (2020), brouillon et... très primaire aussi ! Après tout, quand on joue du brutal death, la finesse, on connaît pas !
(Crapulax)

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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