18 juin 2023, 23:59

HELLFEST OPEN AIR

@ Clisson (Jour 4 - Part 3)


Jour 4 selon la programmation, An de non Grâce 2023 pour mes genoux et mes pieds qui ont officiellement rejoint la fronde du ''définitivement plus de 30 ans'' (le jour où je passe les 40, ce seront mes genoux qui auront pris le pouvoir et écriront les reports !)

Une journée sous le signe d’un gros ciel gris, et pluie à venir selon l’application météo... information confirmée par les articulations foireuses mentionnées ci-dessus, pratique au demeurant si vous n’avez plus de batterie pour commencer la dernière journée... Transition parfaite pour rappeler aux campeurs qu’un service de prêt de batterie de téléphone est disponible au Hell City Square, et il y a fort à parier qu’il sera encore là les prochaines années (les mauvais esprits diront qu’il est important que les festivaliers aient de la batterie pour pouvoir recharger plus facilement leurs cashless !)

Par je ne sais quel miracle, la motivation matinale, bien qu’un peu émoussée, est encore bien là en ce 4e jour, et c’est donc armée de ma plus belle cape de pluie que je m’en vais sur le site. Decathlon collection 2022 mais un tour d'horizon me confirme que nous sommes nombreux à avoir la référence. En passant, par le Metal Corner, j’en profite pour me réserver un petit créneau massage dans l’après-midi pendant un moment ''off''. En effet, le stand de l’association Agir contre la maladie et le handicap propose des sessions massages où des kinés bénévoles essayent tant bien que mal de vous rendre un peu moins cassés que vous ne l’êtes devenus et le prix de la séance (18 euros pour une bonne vingtaine de minutes) est entièrement reversé à l’association. Une bonne action pour vos petits muscles délicats mais pas que ! Nous essaierons de ne pas faire de rapprochement avec les statistiques qui nous disent que l'âge moyen des festivaliers vieillit...


C’est avec STRIGOI que je commence la journée... toujours avec le détour au bar à jus, parce qu’un petit concert de black à tendance misanthrope c’est mieux avec un smoothie noir dans la main. La programmation du dimanche étant plutôt orientée goth sur la Temple, autant se mettre tout de suite dans l’ambiance. Si FIELDS OF THE NEPHILIM avait annulé une dizaine de jours avant, l'orientation du jour avait bien été maintenue. Pour FIELDS OF THE NEPHILIM bien évidemment, ce sont des champions en la matière, vous ne serez donc bien évidemment pas surpris d’apprendre que peu de temps après le Hellfest ils ont tout naturellement annulé leur présence au M'Era Luna sans donner plus de raison. Les goths savent, ont l'habitude et ne froncent presque plus leurs sourcils dessinés.

J’en profite d’ailleurs pour dire que si je suis devenue bonne cliente du bar à jus, le bar à cocktails m’a davantage laissée de marbre. Le ratio prix/quantité/qualité était à mon sens beaucoup moins bon et je me suis retrouvée à regretter les bars à cocktails du Mystic Festival (mieux servis et moins chers) et bien vite retourner à mon éternel pichet de cidre (bon là ils n’en avaient pas en Pologne !).

Donc 11h40, la Temple et le blackened death sinistre de STRIGOI. Ces derniers nous sortent un magnifique « Let’s hope we make a good day a little more miserable » et le ton est donné pour la journée. Alors que les trombes d’eau s’abattent sur le festival, les Anglais jouent un set d’une noirceur lourde à souhait, hypnotisante presque. C’est lugubre et en accord total avec la météo (rien à voir cependant avec le fait qu’ils viennent de l’autre côté de la manche, on appellera ça un heureux hasard).


Je reste au sec sous la Temple en attendant le set de THE OLD DEAD TREE, dont je ne vois que le début car devant rejoindre l’espace presse... Les Français s’intègrent parfaitement à la programmation du jour sur cette scène et c’est toujours un plaisir de les retrouver. Fort heureusement Sly a pu voir tout le set et vous en parle par ici !
Deux interviews et un massage plus tard (vous ne croyiez quand même pas que j’allais oublier ce détail ?), un peu plus en forme qu’auparavant, me voici prête pour un des groupes que j’attendais le plus de la journée et de l’affiche du festival : SHE PAST AWAY.

SHE PAST AWAY c’était le groupe pour faire sortir tous les goths du bois et les réunir sous la Temple pour une bonne dose de cold wave/dark wave. Le duo turc (qui chante dans sa langue) est absolument excellent et c’était la première fois que j’arrivais à les voir en concert. Alors oui, c’est du gothique dans ce qu’il peut y avoir de plus traditionnel, avec le côté minimaliste et bien sûr, il ne faut pas chercher le batteur et aimer le synthé... de quoi perdre quelques metalleux curieux qui auraient eu la bonne idée de passer une tête pour voir à quoi ça ressemblait. Mais ils sont bons, très bons, et nous avons clairement vécu notre meilleure vie entre gogoths à danser comme si nous étions dans une soirée batcave dans les années 80. C’est planant et quel plaisir de voir que le Hellfest met à l’affiche des groupes gothiques et pas seulement par le biais de leurs cousins un peu éloignés du metal gothique.


J’avais prévu d’aller voir ELECTRIC CALLBOY pour avoir une dose de Mainstage dans l’après-midi mais je ne pourrai pas trop vous dire ce qu’il s’est passé, probablement des copains croisés au détour d’un bar ? Finalement ce sera une oreille distraite de loin et me voici de retour sous la Temple ! Et retour au goth ou assimilé avec le post-punk de GRAVE PLEASURES. Ces derniers ont rejoint l’affiche en remplacement de FIELDS OF THE NEPHILIM. Remplacement de qualité donc et on reste dans la thématique du jour. GRAVE PLEASURES c’est le successeur de BEASTMILK et là encore on est dans des compositions qui sont à la limite du metal : on joue avec mais sans en être vraiment. Une expérience brumeuse, planante, et si les anciennes chansons (notamment les quelques-unes de BEASTMILK qui sont jouées) sont celles qui recueillent le plus d’ovations du public, les nouvelles n’en sont pas moins très sympathiques en live.

Mon concert suivant était tout naturellement sous la Temple (oui 0 concert sur la Warzone, 1 sur la Valley, 9 sur les Mainstages et 19 sous la Temple... on est sur un Templefest). J’avais peur que son passage à l’Eurovision n’attire qu'une foule de curieux devant LORD OF THE LOST en plus de son public habituel, mais grâce à TENACIOUS D sur la Mainstage, on a fort heureusement gardé une Temple certes bien remplie, mais dans laquelle il y avait toujours un peu de place et donc nous avons pu profiter du concert dans les meilleurs conditions. Je pensais passer un bon moment et non seulement je ne me suis pas trompée, mais le set a fini dans mon top de cette édition 2023.

Du 100% bonne humeur, short à paillettes, et mini-robe à sequins, le tout sur fond de metal indus, un peu glam à tendance gogoth (et je le dis de manière très affectueuse, il suffit de me croiser sur le festival ou me voir m’enjailler sur SHE PAST AWAY). Les Allemands débordent d’énergie (peut être avec la météo qui leur rappelle leur belle ville de Hambourg ?) et nous font sauter et danser sans relâche. De quoi avoir une session de rattrapage cardio pour ceux qui ne sont pas allés voir ELECTRIC CALLBOY. Ils sont contents d’être là et semblent infatigables malgré une tournée qui n’a pas l’air d’en finir et quelques dates en France à l’automne pour ceux qui ne les auraient encore vus. On en ressort lessivés mais avec un énorme sourire tout en se disant que l’heure est passée beaucoup trop vite !


Plutôt que d’aller me masser avec devant les Mainstages pour aller voir PANTERA, j’ai alors décidé de faire un dernier tour à la Warzone/Valley pour tester leurs stands de restauration en essayant de trouver un coin d’herbe sec pour déguster ma petite salade composée (d’ailleurs petit conseil : si vous n’avez pas envie de faire la queue pour manger, visez les "healthy", type salades composées, ça va beaucoup plus vite !)

On écoute donc THE MELVINS en musique de fond (côté Valley) pendant la pause repas et on revient vers les Mainstages pour voir le show de SLIPKNOT en clôture. Pas grand-chose à dire si ce n’est que SLIPKNOT a fait du SLIPKNOT et c’était donc très bon. On a une scénographie soignée, une set-list machine à tubes plutôt axée sur les premiers albums (festival oblige ?) un Corey Taylor en forme qui s’est essayé quasiment tout le set au français et s’en est pas trop mal tiré ! Une petite dédicace à Shawn Crahan qui avait dû retourner aux Etats-Unis pour des raisons familiales, et l’occasion pour le public de découvrir en live le remplaçant de Craig Jones, remercié il y a peu. Une excellente manière de terminer le festival avec un gros show à l’américaine et de quoi mettre tout le monde d’accord (à condition d’aimer SLIPKNOT sinon, vous êtes ou curieux ou masochiste).


Et pour finir, bien sûr que serait le Hellfest désormais sans son feu d’artifice de clôture ? En conclusion de cette nouvelle édition (la 13e pour moi en comptant les deux week-end de l’année dernière) un temps plus clément sans canicule même s’il était très loin de faire froid, une bonne pluie un peu compliquée à gérer en extérieur le dimanche mais une organisation qui continue de s’améliorer, même si on trouve toujours des améliorations !
Je ne comparerais pas avec les premières éditions, ça n’aurait pas de sens avec des moyens qui ne sont en rien comparables, mais même si le festival est loin d’être parfait (et olala... quelle interview désastreuse de Ben Barbaud quelques jours avant !), même si on aimerait toujours que ça aille plus vite, on a des améliorations tous les ans et c’est bien agréable de le constater en tant que festivalier.

On me demande souvent si c’est intéressant de continuer à faire le Hellfest quand on l’a fait plus de 10 fois, avec des têtes d’affiches dont on a l’impression qu’elles peinent à se renouveler, un public parfois ''moins true-metalleux'' et une augmentation conséquente du prix des pass qu’on achète à l’aveugle... Chacun voit de lui-même, mais pour ma part vous l’avez certainement compris si vous avez lu les quatre reports, je m’occupe assez peu des têtes d’affiches sur les Mainstages. Je me suis toujours dit que tant que je rentrais du Hellfest en ayant vu des groupes que je n’avais jamais pu voir, ou avec des découvertes, ça valait le coup de continuer. Ca marche aussi avec les groupes pour lesquels je suis curieuse mais pas au point de tenter un concert dédié quand ils passent (Machine Gun Kelly ou MOD SUN par exemple).

Si les découvertes sont moins nombreuses cette année (j’avais tendance à me servir de l’alternance Temple/Valley pour ça...), j’ai en revanche pu voir un bon nombre de groupes que je n’avais jamais vu en live : BLACKBRAID, SHE PAST AWAY, STRIGOII, LORNA SHORE,THE HU... J’ai aussi plaisir à voir que le festival programme des groupes moins estampillés ''metal'' en mettant à l’honneur des groupes de folk ou de musique gothique, et probablement d’autres sur des scènes que je fréquente moins. C’est à mon sens une de ses grandes forces. C'est un pari gagnant quand on voit le remplissage des scènes à chaque fois.

C’est donc avec grand plaisir que je serai très probablement dans les parages l’année prochaine, un verre de cidre à la main en train de râler sur le déménagement de la Valley tout en grommelant que oui, peut être ça circule un peu mieux à l’entrée !

Jour 1 - Jour 2 - Jour 3

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