C'est dans un Jas Rod bien rempli qu'une bonne soirée heavy est en passe de se dérouler sous nos yeux ébahis et nos poings levés. La France est largement à l'honneur, et même si les Italiens raflent la mise de la tête d'affiche, on peut dire que nos petits poulains ont mis le feu à la scène et au public. Retour sur une bonne dose de metal.
C'est donc RISING STEEL, le groupe grenoblois de chez Frontiers Music SRL, qui entame les festivités avec 30 minutes d'un heavy pêchu largement basé sur leur dernier album en date, « Beyond The Gates Of Hell ». Leurs six titres, de "Life Awaits Beyond The Void" à "Skullcrusher", donnent le ton et l'ambiance monte crescendo chez les métalleux du Sud-Est qui répondent présents à l'appel des guitares. Une belle entrée en matière, carrée, précise et puissante.
Battons le fer tant qu'il est encore chaud et c'est au tour de MANIGANCE de faire son entrée plébiscitée sur scène, avec sept chansons pour lui aussi et une demi-heure d'un concert à la fois mélodique et entraînant. La chanteuse Carine Pinto a un charisme exceptionnel et que ce soit avec le premier "Sang Froid" ou le très addictif "Volte-Face", le groupe a su garder un public conquis et dévoué. A noter la présence d'Yves Campion, bassiste de l'attendu NIGHTMARE pour un duo vocal exceptionnel. Le groupe terminera son set par "Le Bal des Ombres", comme une ode au heavy et une image fidèle d'une ambiance chaleureuse.
C'est donc ensuite au tour de NIGHTMARE de littéralement se saisir de l'audience avec neuf titres d'un power heavy metal lourd, profond et d'une rare intensité. La nouvelle chanteuse, Barbara Mogore, semble parfaite pour tenir les fans en haleine et, que ce soit sur les chansons du dernier album en date « Aeternam » ("Divine Nemesis" ou "Downfall Of a Tyrant", par exemple), ou du précédent « Dead Sun » ("Ikarus" ou "Infected"), on ne note aucune défaillance mais plutôt une énergie débordante, une pêche à toute épreuve et un rythme soutenu grâce à une musique aussi riche qu'incisive. Un beau set, convaincant et authentique.
C'est alors au tour de RHAPSODY OF FIRE de finir de mettre le public à genoux avec son heavy metal symphonique du plus grand effet, sur album comme sur scène. Si le line-up a évolué, si la musique s'est enrichie, on ne peut pas reprocher au groupe de se reposer sur ses lauriers tant ce qu'il propose est d'une théâtralité maîtrisée et une technicité reconnue. La voix de Giacomo Voli apporte à la fois une chaleur méditerranéenne et un côté épique complètement palpitants. De "I'll Be Your Hero" à "Dawn Of Victory", ce sont douze chansons d'un heavy percutant, mélodique, épique et fédérateur qui s'abattent sur le Jas Rod.
Les guitares acérées rivalisent avec les symphonies de claviers omniprésents mais envoûtants. Sur "Fuego Valyrio", le chanteur Huecco viendra donner de sa voix et de son charisme pour un moment funk et dansant, décalé mais intéressant.
Le rappel fera plaisir aux fans de la première heure avec trois titres de la "vieille" époque : "Reign Of Terror", "Wisdom Of The Kings" et le très célèbre et acclamé "Emerald Sword" sur lesquels RHAPSODY OF FIRE ne peut pas faire l'impasse tant ils sont les tubes attendus. C'est d'ailleurs avec frénésie qu'ils sont accueillis par des fans au taquet, galvanisés par les riffs rapides et la quête de terres hostiles où sévissent des dragons assoiffés de sang.
Cest donc les cheveux au vent et l'épée dressée vers le ciel que les métalleux présents pour ce concert héroïque quittent la fosse de la salle encore embrumée. Tout le monde ressort gonflé à bloc, sûr d'avoir vécu une mémorable soirée où, si le heavy était à l'honneur, c'est aussi l'ambiance qui n'a pas fait défaut. Bravo à l'organisation de Tentacles Industries qui a permis ce bel événement, encore trop rare dans cette partie de la France que l'on nomme, le Sud.
