23 novembre 2021, 19:24

OMNIUM GATHERUM

Interview Aapo Koivisto


Le 5 novembre dernier sortait le neuvième album d’OMNIUM GATHERUM, « Origin ». Un album de death metal mélodique, comme les Finlandais ont l’habitude de nous proposer, mais aussi un album plus lumineux, plus léger que les précédents. Aapo Koivisto, claviériste du groupe, a répondu à nos questions sur ce nouveau départ dans la carrière de la formation, juste avant de monter sur scène, et de le présenter, enfin, en live à ses fans.

Comment vas-tu Aapo ?
Très bien ! Je suis actuellement en train de te parler des loges d'une salle de concert où nous devons jouer dans quelques heures.

Vous devez être contents de retrouver vos fans !
Oh que oui, ça faisait si longtemps !

Et vous avez déjà des dates prévues en France ?
Oui, nous aurions dû venir sur cette tournée, mais les dates ont été annulées pour des raisons personnelles. Mais nous reviendrons avec FLESHGOD APOCALYPSE pour 42 dates, donc je pense qu'il y en aura quelques-unes en France.

Il faut absolument venir nous présenter votre nouvel album « Origin ». Il est sorti il y a quelques semaines maintenant, quelle réponse a-t-il reçu pour le moment ?
Les chroniques que j'ai lues semblent être assez positives. Les gens ont l'air de beaucoup aimer nos nouveaux morceaux. Et lors des concerts que l'on a joués, les gens ont pu acheter l'album et j'ai entendu de bons commentaires. J'ai également reçu plein de messages des media du monde entier qui ont l'air unanimes, donc je pense que les gens l'aiment bien. Je suis très content, car avec la pandémie, nous avons eu beaucoup de temps pour réfléchir à ces nouveaux morceaux et nous avons peaufiné tous les détails, tout en nous fixant une deadline afin de ne pas prendre trop de temps à sa réalisation quand même. Je suis fier du résultat : alors, si nos fans l'aiment aussi, c'est parfait !

Est-ce que cette pandémie a changé la façon dont vous avez composé « Origin » par rapport aux précédents albums ?
Oui, mais c'est surtout au niveau des concerts que cela a changé notre vie. Nous avons l'habitude de beaucoup tourner, de faire plusieurs tournées par an depuis 10 ans maintenant. Le fait de ne plus avoir de concerts prévus nous a fait entrevoir un avenir différent et considérer le travail du nouvel album autrement question timing. Mais le process de base est resté le même par contre : on s'est échangé des démos et des idées. Markus (Vanhala, le guitariste) a écrit la musique, j'ai commencé à penser aux paroles. On a fait plein de démos et ensuite nous avons réservé le studio en avril, avons enregistré, et voilà !

Es-tu satisfait de ta collaboration avec Jens Bogren qui a mixé l'album ?
Oui, c'était la première fois que nous travaillions avec lui et je suis très content du résultat. J'aime nos albums précédents et leur production, mais nous avions besoin de quelque chose de nouveau, qui sonnait différemment. Nous avons donc demandé à Jens s'il était intéressé de travailler avec nous et il a accepté, pour notre plus grand plaisir !

Votre son est en effet très moderne, mais en même temps, « Origin » dégage une atmosphère très années 80. Un peu comme un bon mélange de metal old-school et de son actuel, non ?
Oui, on a vraiment voulu créer cette tendance vintage années 80 avec des guitares à la DEF LEPPARD. C'est une bonne chose si nous avons réussi à vous faire ressentir cette vibration particulière.

C'est aussi un album beaucoup plus léger, plus lumineux que les précédents. On avait l'habitude d'entendre un OMNIUM GATHERUM sombre et lourd, un aspect qui apparaît toujours, mais atténué. Est-ce que vous avez voulu faire passer des émotions différentes à travers « Origin » ?
Oui, c'est un peu comme un album d'été, en fait. Mais on y retrouve des bribes des quatre saisons et l'hiver sombre y trouve sa place. Les paroles sont profondes également, avec une recherche d'introspection, un combat intérieur. La musique doit refléter tous ces sentiments et sensations. Je pense vraiment que dans le metal, on doit explorer toute cette variété de vibrations. Je peux comprendre que des groupes de death metal technique ou de black metal aient besoin de suivre toujours le même cadre, mais OMNIUM GATHERUM doit toujours aller de l'avant et explorer de nouveaux horizons. Cela permet à des publics différents d'aimer nos morceaux. Le death metal mélodique est un sous-genre, une musique assez underground, mais on essaye de l'ouvrir au monde et même à des gens extérieurs à la scène metal.
 


Il y a eu beaucoup de changements dans le line-up de OMNIUM GATHERUM avant cet album. Comment les nouveaux membres ont-ils travaillé sur l'album ?
Ils se sont très bien intégrés au groupe, vraiment facilement. Notre nouveau bassiste par exemple, Mikko Kivistö, jouait auparavant dans un groupe qui s'appelait PAIN CONFESSOR et quand Markus l'a rencontré, il a tout de suite voulu faire des essais pour qu'il nous rejoigne. Puis, notre ancien batteur est parti pour des raisons que je ne veux pas détailler ici. C'est grâce à Mikko qu'on a connu Atte Pesonen qui le remplace maintenant. Il a fait des essais avec nous et ce qu'il a proposé était vraiment parfait. On va voir maintenant ce qu'il donne en concert et lors des tournées, mais je crois qu'on a fait le bon choix, car c'est une personne géniale et un bon batteur. On a de la chance.

Est-ce qu'on peut considérer « Origin » comme un nouveau départ pour OMNIUM GATHERUM ? Même si c'est votre neuvième album.
Dans un sens oui, car le line-up a beaucoup évolué. Il y a une nouvelle atmosphère qui y règne et de nouveaux vents soufflent sur le groupe. Donc... oui.

Il y a des chansons qui sont très dynamiques comme "Reckoning" et au contraire des titres comme "Fortitude" qui sont beaucoup plus lourds, sombres et lents. C’est un besoin pour OMNIUM GATHERUM de mêler toutes ces atmosphères et passer d’une émotion à l’autre ?
Oui, c’est comme un contraste adapté à nos chansons. Si on ne jouait que des riffs rapides, on serait un groupe de speed metal. Dans le death metal mélodique, on doit avoir des hauts et des bas, de même que les textes contiennent des hauts, très très hauts et des bas très très profonds. Cette variété de son permet aussi de faire de chaque chanson quelque chose de nouveau. On a vraiment envie de garder cette touche.

Qu’est-ce qui vous inspire lors de la composition d’un album ?
Eh bien, en fait, tout ce qui nous entoure. L’inspiration peut venir à n’importe quel moment, de n’importe quoi. Je ne reste pas des heures à chercher l’inspiration à tout prix. J’ai souvent une idée et ensuite il faut que je la travaille longuement pour en faire quelque chose d’intéressant. L’inspiration me vient naturellement, mais elle demande du temps pour être mise en œuvre. Mais j’aime travailler, donc cela ne me pose pas problème.

Combien de temps faut-il pour faire un album d’OMNIUM GATHERUM, de la première idée au moment de la sortie ?
Pour celui-là par exemple, la pré-production a commencé en décembre 2019, donc ça a pris une année environ en tout. Toutes les chansons étaient prêtes en automne 2020. Il a fallu ensuite les enregistrer, ce qui a pris quelques mois de plus. Mais on n’a pas voulu précipiter les choses, car on veut que chaque album soit le meilleur qu’on n’ait jamais produit. Cela prend du temps, mais c’est tout ce qu’il faut.



Une des chansons les plus percutantes de l’album est la dernière, "Solemn", avec ses soli de guitares, l’atmosphère très sombre, un son lourd, un titre très…solennel justement. Tu peux nous en dire un peu plus ?
C’est vraiment une chanson qui permet de clôturer l’album sur une atmosphère particulière. On voulait quelque chose de sérieux, un peu différent du reste de l’album. On voulait que même les gens qui aiment les chansons très lourdes soient satisfaits. C’est une chanson longue qui ouvre sur des perspectives différentes.

Au contraire, comme à votre habitude, la première chanson de l’album est à nouveau un instrumental. Pourquoi cette constance ?
Eh bien, je pense que ça prépare les gens à ce qui va suivre. Il y a quelque chose de mystique, d’intemporel aussi à ces instrumentaux. Et puis, honnêtement, j’aime bien avoir ces intros pour les concerts, cela nous laisse le temps de nous préparer ! On n’a pas besoin de réfléchir à notre intro : elle est là !

Puisque tu en parles, qu’en est-il de la set-list pour la tournée ? Pour conclure, quelles chansons avez-vous choisies ?
On a toujours des chansons récentes bien sûr, pour la promotion de l’album, mais on joue beaucoup de vieux titres que les gens veulent absolument entendre. On essaye d’être le plus varié possible mais en même temps, chaque concert d’une tournée est le même que le précédent. Cela nous permet chaque jour de rejouer la setlist de mieux en mieux. Chaque show est en fait une répétition du prochain. D’ailleurs, on vous attend pour nos concerts en France et en attendant, écoutez « Origin » !

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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