Affilié au départ au nom seul de Steve Harris, bassiste et fondateur d’IRON MAIDEN, dont le premier album, « British Lion », est sorti en 2012, ce projet particulier a su évoluer et est devenu une entité propre, faisant disparaître l’OVNI qu’il paraissait être à ses débuts. Et ils remontent ces débuts, la genèse de cette aventure prenant sa source dans les années 90, lorsque Steve ne devait être alors que le producteur du groupe. BRITISH LION est devenu aujourd’hui sa "récré" et le toujours vif sexagénaire monte, dès les tournées MAIDEN achevées, dans un tour-bus lui rappelant ses premières armes, partant à l’assaut de clubs et salles minuscules, qu’il avoue n’avoir même jamais foulés, son groupe principal étant monté trop vite en grade.
Si le précédent disque manquait, non pas de bons titres mais de cohérence, la faute en incombant à des chansons ayant été composées au fil des ans et enregistrées par bribes dans plusieurs studios différents, « The Burning » ne pêche par aucun des inconvénients cités et s’avère, à la fin de l’écoute, très solide. Seuls deux titres, ''Last Chance'' et ''Land Of The Perfect People'' sont issus d’anciennes sessions, le reste ayant été composé spécialement pour ce disque. Le titre éponyme est à lui seul un petit bijou de heavy, de facture classique certes, mais Harry, surnom de Steve, fait bénéficier la bande de son expérience, de sa patte et bien entendu, de ce son si particulier à la basse, claquant mais pas clinquant, du moins pas autant que sur ceux de MAIDEN. Car oui, on ne peut s’empêcher de (re)chercher les similitudes entre les deux. Il y en a, on ne peut le nier, et c’est aussi pour cela que le disque se veut convaincant car il est un juste équilibre entre le fan de la Vierge de Fer qui veut rester en terrain connu et le néophyte venant s’aventurer en terre inconnue.
Quelques riffs, soli, parties vocales au détour d’un break ou d’un refrain évoquent le mastodonte de la NWOBHM. Bien mieux produit, homogène de par le fait d’avoir été enregistré au même endroit (dans le studio personnel de Steve), on ne se lasse pas de le réécouter. ''Father Lucifer'', épique à souhait malgré ses petites 4mn30 au compteur et doté d’une partie solo qui décoiffe, est l’une des grandes réussites de « The Burning » et les ambiances se veulent diverses (''Elysium'', ''Spit Fire'') tout en gardant une ligne directrice bien définie, ne suscitant à aucun moment l’ennui et la redite. La pièce de boucher sur ce disque porte le doux nom de ''Bible Black'', un brûlot s’avérant un véritable concentré de tout ce qui fait l’essence du quintet en 2020 avant que ''Native Son'' ne referme cette heure sur une note plus délicate.
Pas avare en ce qui concerne les tournées, le groupe défend « The Burning » avec fierté en Europe et aux Etats-Unis et il peut en être fier justement. Le groupe aurait déjà dû sortir un album live a indiqué Harris lors d’interviews mais le planning de son leader étant surchargé, il a été repoussé sine die. Un mal pour un bien tant il sera excitant d’entendre des chansons de ce nouvel album en contexte live. « Up the lion! »