Voici le retour du one-man-band écossais (voir chronique dans le numéro 3 de la web-rubrique de HARD FORCE que le monde du metal nous envie et nous enviera toujours : Labels & Les Bêtes) et de son speed black infernal qui tutoyait plus que de raison le « Kill’em All » de METALLICA sur son fabuleux « Coagulating Darkness » sorti en 2017.
La chenille grosse, noire et poilue planquée dans sa chrysalide de cuir et de clous a achevé sa mue et c’est désormais libérée de l’empreinte son illustre maître que le papillon HELLRIPPER, magnifique lépidoptère aux ailes enflammées, vole désormais par ses propres moyens chaque nuit de pleine lune.
Autant dire tout de suite que cet EP se sirote comme un cocktail de fruits pourris au piment de Cayenne et que dès la première gorgée, on éprouve le besoin irrésistible de courir partout, le feu aux lèvres (le sulfureux "All Hail The Goat"), le visage empourpré et les yeux qui pleurent à chaudes larmes. L’aspect agressif et teigneux inhérent au black metal prend ici tout son sens (écoutez donc le refrain de "Headless Angels"), boosté par un speed thrash inarrêtable tandis que le côté heavy metal des soli de guitares apporte une touche mélodique bienvenue. Un peu comme le petit parasol rose bonbon dans le verre à cocktail, pour conserver la même image.
« Black Arts & Alchemy » s’achève (et nous achève) sur une reprise furieuse de RUNNING WILD disponible uniquement sur CD, "Iron Heads", dont la structure fait étrangement écho à la manière de composer de HELLRIPPER. On devine sans peine que cet Ecossais multi-instrumentiste était un fan de heavy de la vieille école avant de virer dans le thrash puis finalement perdre à jamais son âme dans le black. Sa musique porte l’exact reflet de son parcours. Un parcours authentique, en somme, qui lui donne à la fois toute légitimité et impose un certain respect.