7 décembre 2018, 17:11

UNEARTH

• "Extinction(s)"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Extinction(s)

Groupe emblématique s’il en est du metalcore traditionnel aux côtés des KILLSWITCH ENGAGE, TRIVIUM, LAMB OF GOD et autres AS I LAY DYING (qui est revenu aux affaires, soit dit en passant, avec son line-up d’origine), UNEARTH reste l’un des derniers garants de l’authenticité d'un style qui a connu son heure de gloire au début des années 2000. La recette est bien connue, toujours aussi efficace : riffs puissants, grooves assassins, heavy mélodies, batterie déchaînée et vocalises hargneuses…et ça fait vingt ans que ça dure. Inutile de tourner plus longtemps autour du pot, il est délicat d'innover dans un genre comme celui-ci où tout a, à peu près, déjà été dit et fait mais c’est bien le dernier des soucis d’UNEARTH qui continue contre vents et marées à afficher une forme insolente. Tant mieux pour nous.

Aucunement complexé donc, ce septième album du clan de Boston balaie l'inaction d'un revers de perfecto avec pour seule ambition de frapper juste et fort. Et ça fonctionne ! Même si l’on se prend de prime abord un pavé bien lourd en pleine poire pendant trente-huit minutes, les structures des dix morceaux sont suffisamment aérées et truffées de breaks audacieux pour faire passer la douloureuse comme une lettre à la poste. Ensuite, la section rythmique, certes parfois convenue dans son exécution, se voit ici soutenue par une production du feu de dieu signée Will Putney, le Phil Spector du genre. Le guitariste de FIT FOR AN AUTOPSY sort une nouvelle fois de sa forge un son dense, massif mais parfaitement intelligible qui rend justice au metalcore brutal, épique et profondément mélodique qui reste vingt ans après sa création la marque de fabrique du groupe.
Témoins de ce savoir-faire, le frondeur "Incinerate" qui ouvre le disque avec une puissance de feu bluffante ou l’inquiétant "King Of The Arctic" figurent au rang de ce qu’UNEARTH a produit de mieux depuis bien longtemps. Au même titre que l’imposant "No Reprisal" et ses superbes mélodies nordiques ou le surprenant "The Hunt Begins", avec ses saveurs neo metal d’époque, qui apporte une petite touche régressive bienvenue à l’ensemble. Côté textes pas de surprise : Trevor Philips est remonté, comme à son habitude, face aux travers d’un monde qu’il refuse de voir s’autodétruire. Il se montre particulièrement inspiré lorsqu’il aborde des sujets maintes fois traités par ses pairs : surpopulation, politique, réchauffement climatique ou sabordage de l’espère humaine. Zéro chant clair ou presque, le vocaliste sort une prestation digne de ses meilleurs crus, « The Oncoming Storm » en tête de liste.

 Le verdict tombe sans surprise à l'écoute de ce nouvel album : « Extinction(s) », malgré son titre pessimiste, montre un groupe...plus vivant que jamais !

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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