
18. C’est le numéro de téléphone qu’il faut composer en France pour avoir les pompiers. Et 18, c’est aussi le numéro à attribuer à « Firepower », nouvel album studio de JUDAS PRIEST. Alors, coïncidence ou pas, ce qui est sûr c’est que le gang de Birmingham (re)met le feu aux poudres avec ce nouveau brûlot (promis après, j’arrête, sinon je vais me faire incendier) qui peut s’écouter après le couvre-feu, pour descendre une bonne bouteille (des cendres, vous y êtes ?) ou pour, si votre moitié y est sensible, lui déclarer votre flamme.
Produit par Andy Sneap qui est aussi guitariste et tournera avec le PRIEST (suite à l’annonce du retrait de Glenn Tipton pour raisons de santé), ce nouvel album est encore une fois très attendu par la “Priestosphère” des fans. Mais qu’y entend-on alors ? Du pur JUDAS PRIEST bien évidemment qui, s’il n’est plus surprenant dans le style, ne nous en réjouit pas moins à l’écoute de ces 14 morceaux heavy as Hell. Tout ce qui fait le succès du groupe est là et on passe de l’immédiat single bien speed ''Firepower'' à un style plus martial sur ''Never The Heroes'', épique dans l’esprit, ou au sombre ''Necromancer'' dont on n’attendait pas moins avec un tel titre. Les mid-tempi sont légion et on aurait bien aimé plus de vitesse par moment car on a l’impression d’être sur un rythme de croisière un peu plan-plan au long de l’heure que dure ce disque.
Alors certes, ''Flame Thrower'' (encore des flammes, tiens !) ou les plus lents ''Lone Wolf'' et le final ''Sea Of Red'' viennent apporter un peu de changement à tout cela mais on regrette un peu ce sentiment de facilité qui s’en dégage, bien qu’il soit difficile de prendre les cinq musiciens en défaut tant chacun maîtrise son sujet. Les guitares sont toujours aussi tranchantes, les soli de toute beauté évidemment et la rythmique plaque l’auditeur au sol. Dernier, et pas des moindres, la voix de son maître, Rob “Metal God” Halford est encore une fois hallucinante et peu de chanteurs peuvent se targuer, à 66 ans, d’avoir un organe aussi efficace après bientôt 45 ans de carrière.
S’il n’est pas original – mais après avoir créé un style et des albums référence, comment leur en vouloir vraiment ? – ce « Firepower » n’en fait pas moins le job. Il réjouira les fans et démontre qu’il faut encore compter avec JUDAS PRIEST, ce qui est toujours rassurant avec une nouvelle garde pas encore élevée au rang de groupes comme celui-ci. Long Live The Priest !
Je souhaitais donc aussi donner mon humble avis avec le recul nécessaire (une bonne vingtaine d'écoutes, à la louche); et, encore une fois, je précise que mon avis n'engage que moi: je ne prétend pas détenir la science infuse donc tout ce que j'affirme c'est selon mes propres goûts, rien de plus rien de moins.<br />
Mais, même si je ne suis pas assez âgé pour avoir connu le Priest au début des années 80 je les suis sans discontinuer depuis Turbo en 1986, soit tout de même 32 ans, ce qui n'est pas si mal... Donc je pense plutôt bien connaître le "sujet" ;-)<br />
<br />
Déjà, JP est un des rares groupes ayant plus de 40 ans d'existence (enfin 50 même dans moins de deux ans !) ne m'ayant jamais vraiment déçu, si je met de côté la période sans Rob Halford (une aberration pour moi avec deux albums que je ne peux même pas écouter).<br />
Comme tout artistes ils ont connu des hauts et des bas, mais leurs bas ne sont pas aussi profonds que ceux entendu dans METALLICA, MAIDEN, BLACK SABBATH ou SCORPIONS par exemple. Ils ont quand même une constance de qualité qui force le respect.<br />
<br />
Et, selon moi là encore, leur carrière depuis le retour de Rob en 2003 est exemplaire. Un peu plus loin encore, je me souviendrais toujours de l'énorme claque reçue en 1990 lorsque j'ai découvert "Painkiller" sur MTV's Headbanger's Ball: en-effet, en 1990 le groupe semblait alors en fin de carrière et une telle renaissance était inespérée, reléguant même les groupes phares de thrash de l'époque à des années-lumières !<br />
Seul le Priest est capable de tels coups d'éclats et pour moi "Painkiller", l'album et le morceau, demeure à ce jour l'album emblématique de ce qu'est le Heavy Metal.<br />
<br />
Mais j'en reviens donc à ce Firepower: une pochette typiquement heavy metal old-school (donc forcément assez cliché !) avec les logos groupe/album penchés, à la manière des Screaming for Vengeance/Defenders of the Faith/Turbo. La "JP typical touch" apparait donc dès le premier coup d'oeil et aussi à la première écoute avec les deux excellents titres "Firepower" et "Lightning Strikes".<br />
Oui, je suis d'accord: Firepower est au dessus de Redeemer of Souls, l'album précédent de bonne facture mais un peu trop dans une bonne moyenne sans plus. Même si certains titres présents ici sont interchangeables avec l'album précédent; je nuancerais donc l'enthousiasme ambiant en disant qu'il n'est pas non plus "largement au dessus" et, selon moi, loin d'être "le meilleur Priest depuis Painkiller", comme je l'ai lu !<br />
Je place par exemple Angel of Retribution (2005) bien au dessus, avec une puissance décuplée et des titres d'anthologie ("Lochness", qui clôt l'album, est pour moi un monument absolu: il n'y en a aucun de cette envergure-là sur Firepower).<br />
<br />
Nostradamus est à part, mais ce double-album concept bien plus progressif est pour moi un chef d'oeuvre absolu, montrant leur énorme talent d'écriture, leur savoir-faire à pouvoir changer de style tout en restant le Priest: un album bourré d'émotions et de mélodies uniques et celui que j'écoute le plus d'eux ces dernières années.<br />
<br />
C'est certain que le départ de K.K. Downing a fait du mal au groupe et au travail de composition: le duo qu'il formait avec Tipton reste pour moi le top en la matière et cette complémentarité fait forcément défaut aux deux derniers albums, même si Richie Faulkner est un remplaçant de qualité.<br />
<br />
Mais, après une aussi longue carrière pouvoir sortir un album aussi bon que ce Firepower est la preuve (s'il en était besoin) supplémentaire que le Priest, même diminué (et que dire maintenant avec la madie de Glenn Tipton...), demeure LE groupe pilier du genre par excellence.<br />
Alors même si certains titres sont très convenus (mid-tempos passe-partout aux riffs-textes-mélodies pas très originaux mais certes efficaces): indulgence et respect pour le grand Priest en espérant qu'ils ne tirent pas trop sur la corde jusqu'à épuisement et saurons, un jour, tirer leur révérence avec brio (ce qu'ils devaient faire avec la tournée Epitaph, mais on se plaindra pas qu'ils prolongent le plaisir !).