Entre 1995 et 2013, j'ai vu MOTÖRHEAD à quatre reprises. Pour moi, un show du groupe a toujours été comme les bonnes choses de la vie : ça fait toujours du bien même si on sait d'avance le goût que ça a. Du coup, je ne rechignais pas à en reprendre une dose quand l'occasion se présentait. Cette fois, le père Kilmister passait par Clermont-Ferrand pour promouvoir le dernier album en date du trio : « The World Is Yours ». L'annonce d'une date au Zénith m'avait alors surpris, la capacité de la salle dépassant amplement la popularité du groupe. D'ailleurs, il restait un paquet de sièges vides et, de mon point de vue, la Coopérative de Mai aurait été plus adaptée ce soir-là.
Quoi qu'il en soit, ça jouait toujours aussi fort et la recette fonctionnait encore à merveille. La voix monocorde de Lemmy alliée au son saturé de sa Rickenbacker sur une rythmique basique mais infaillible assurée par Mikkey Dee laissaient alors champ libre aux riffs efficaces de Phil Campbell qui arpentait la scène au gré des titres. C'était la recette de MOTÖRHEAD : un rock épuré mais délivré avec force.
Lemmy, fidèle à lui-même, faisait de temps à autres un pas en avant ou deux en arrière selon l'humeur. Ca m'a toujours fait marrer de voir un tapis de sol devant son pied de micro avec deux empreintes imprimées pour la position de ses tiags... Mais qu'est-ce que c'était bon, je me souviens de "Damage Case", "Metropolis", "Rock Out", "Orgasmatron" ou encore de "Going To Brazil", "Killed By Death", "Ace Of Spades" et "Overkill" qui avaient été interprétés avec puissance ce soir-là. Et le fameux backdrop estampillé "Motörhead France" dévoilé à mi-set avait reçu les clameurs des 1800 spectateurs présents.
Je me souviens de ce concert de MOTÖRHEAD, sans déception ni surprise, mais aussi agréable qu'un bon Jack sifflé à la cool... « Don't forget us, we are MOTÖRHEAD and we play rock'n'roll » disait-il.
Mouais, on ne t'oubliera pas Lemmy, c'est certain et merci pour cette marque indélébile laissée au panthéon du Rock.